Bruxelles veut protéger le thon rouge

odiversitéPlus de thon rouge dans nos assiettes ? Pour protéger cette espèce très prisée des Japonais mais menacée d'extinction en raison de sa surpêche, la Commission européenne a proposé hier aux États membres de l'Union de soutenir une interdiction mondiale de son commerce. Cette proposition de Bruxelles sera soumise à l'approbation de la majorité des États membres lors d'une réunion le 21 septembre à Bruxelles. En cas d'interdiction du commerce du thon rouge, des compensations seraient versées aux pêcheurs. Reste qu'une position commune pourrait être difficile à trouver car certains pays de pêche comme l'Espagne, l'Italie, la Grèce ou Malte se montrent réservés quant à une telle décision. La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont, en revanche, déjà annoncé qu'ils soutiendraient la proposition de la Commission. Nicolas Sarkozy avait d'ailleurs clairement indiqué en juillet que Paris allait soutenir l'interdiction du commerce de thon rouge à la Convention des Nations unies sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites) dont la prochaine assemblée aura lieu en mars 2010 au Qatar. un moratoire souhaitéSelon une source proche du dossier, la France souhaiterait en fait un moratoire sur la pêche du thon rouge pendant deux ou trois ans, le temps pour permettre à cette espèce de se reconstituer. « Nous devons agir sur la base des meilleures observations scientifiques disponibles et les scientifiques disent qu'une action urgente est nécessaire pour préserver l'une des créatures les plus emblématiques des océans », observe le commissaire à l'Environnement, Stavros Dimas. Si les pays concernés par la pêche au thon dans le monde, qui se réunissent chaque année au sein d'une commission internationale pour se partager les quotas de capture, prennent d'eux-mêmes des décisions drastiques pour protéger l'espèce ou si les données scientifiques à venir montrent que les stocks s'améliorent, alors l'Union européenne pourrait renoncer à demander l'interdiction du commerce. La prochaine réunion de cette commission internationale pour la conservation du thon rouge est prévue en novembre. Un arrêt, même temporaire, du négoce de thon rouge, serait cependant durement ressenti par le Japon, l'un des principaux pays consommateurs de ce poisson utilisé pour les sushis et sashimis. Mais aussi par les États-Unis, qui en sont friands. Les opposants à ce moratoire « mettent clairement des intérêts commerciaux de court terme au-dessus de la survie de l'espèce », avertit Greenpeace dans un communiqué qui salue la décision de la Commission. Le WWF appelle de son côté les pays de l'Union à appuyer la proposition de la Commission « dans l'espoir que, après des décennies de surexploitation, assortie de prises illégales, une pêche bien gérée pourra reprendre en Méditerranée dans les années à venir ». Le thon rouge, ou le thon de l'Atlantique, se rencontre dans toute la zone de l'Atlantique nord et ses mers adjacentes, notamment en Méditerranée, depuis l'Équateur jusqu'au nord de la Norvège, du golfe du Mexique jusqu'à la mer Noire. n
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