Rebond vigoureux des taux courts britanniques

Les anticipations de hausse des taux directeurs de la Banque d'Angleterre ont induit depuis la fin de l'automne un puissant mouvement de remontée des rendements des obligations d'État britanniques à court terme. Le taux des obligations à 2 ans ? les échéances les plus sensibles aux modifications de politique monétaire ? a ainsi grimpé depuis la mi-octobre d'un plus bas historique de 0,55 % à la fin octobre jusqu'à 1,59 % ce lundi, son plus haut niveau depuis juin 2009. Peu après le statu quo de la Banque d'Angleterre ce jeudi, il stationnait à 1,55 %, soit un bond de 100 points de base (soit 1 %) en près de quatre mois nettement plus élevé que ceux de 65 points et 45 points observés respectivement sur les titres à 2 ans allemands et américains.Confrontée à une inflation qui devrait, selon Barclays Capital, dépasser les 4 % au premier semestre avant de redescendre dans le courant de l'année 2011, la Banque d'Angleterre devrait en effet procéder bien avant ses consoeurs américaine et européenne à un relèvement du loyer de l'argent. Et l'anticipation de ces hausses conduit les intervenants à exiger davantage de rémunération sur les titres courts. Valeurs « refuges »Ce mouvement de hausse des taux s'est également transmis aux échéances plus longues, plus sensibles à la hausse de l'inflation, puisque le taux à 10 ans a grimpé de 94 points de base depuis la mi-octobre à 3,89 %, son plus haut niveau depuis la mi-mai.Phénomène mondial, le rebond des taux longs depuis l'automne a néanmoins été moins soutenu au Royaume-Uni qu'aux États-Unis et en Allemagne. Dans ces deux pays, les taux à 10 ans ont augmenté de respectivement 118 et 102 points, à 3,68 % et 3,30 %, malgré des taux d'inflation nettement moins élevés. Dans un contexte de craintes inflationnistes, le taux à 30 ans britannique est en outre inférieur au taux à 30 ans américain depuis début décembre. Cette divergence s'explique notamment par l'attrait plus fort des investisseurs britanniques pour les valeurs « refuge », alors que le toussotement de l'économie britannique au quatrième trimestre fait craindre une conjoncture future difficile, d'autant que la rigueur budgétaire commencera à produire ses pleins effets. Julien Beauvieux
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