Ces sites qui réussisent dans l'information payante en ligne

Sur Internet, rares sont les médias qui font le pari du tout payant. Seul Rupert Murdoch a érigé des barrières autour du « Times » et de « News of the World » l'an passé, avec un bilan encore inconnu à ce jour. En France, Mediapart, qui s'est lancé début 2008, a fait ce pari avec un abonnement mensuel de 9 euros. Le site d'information est rentable depuis septembre 2010 et compte 49.000 abonnés. Pour convaincre l'internaute de payer, le site mise « sur l'enquête, les engagements éditoriaux et le reportage », rappelle son patron Edwy Plenel. Les révélations faites l'été dernier sur l'affaire Woerth- Bettencourt ont donné un sérieux coup de fouet aux abonnements. « Même sans scoop, la couverture du conflit sur les retraites a très bien fonctionné cet automne », a indiqué le cofondateur François Bonnet. L'enquête reste au coeur du modèle. Inspiré par Wikileaks, le site a lancé FrenchLeaks, une plate-forme où seront publiés les documents recueillis par Mediapart pour ses enquêtes, mais destinés à accueillir des documents confidentiels en garantissant anonymat et protection à ses sources. À la manière du « Monde » avec Wikileaks, Mediapart étudiera leur authenticité et en fera des articles avant leur publication brute. Mediapart, qui cherche cette année à être rentable sur l'ensemble de l'exercice, vise 58.000 abonnés. Depuis sa création, il a levé 5,7 millions d'euros, et a perdu sur trois ans 6,2 millions d'euros.« La qualité du contenu »Dans un autre registre, l'Agefi a aussi trouvé son modèle sur la Toile. Le quotidien financier, qui fête ses 100 ans en juin, a abandonné le papier en 2005, devenant tout numérique. « Nous avons réalisé 11,2 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2010, dont 30 % grâce au numérique, pour 300.000 euros de résultat d'exploitation. Notre croissance par rapport à 2005 est de 60 % », indique son directeur général Bernard Mazurier. En 5 ans, le groupe a multiplié par 2,5 son nombre d'abonnés, atteignant 5.000 clients, qui paient de 320 à 10.000 euros selon la spécificité du contenu. L'Agefi (propriété d'Artemis, le holding de François Pinault) a investi tous les canaux numériques, depuis l'envoi d'un quotidien chaque jour à ses abonnés, au site Internet en passant par la vente de contenus via des banques de données comme Factiva (propriété du « Wall Street Journal »). « Pour 2012-2013, nous visons 40 millions d'euros de chiffre d'affaires et une marge d'exploitation de 10 % », précise le directeur général. Comme Mediapart, l'Agefi mise sur « la qualité du contenu ». « Nous avons supprimé tout ce qui n'est pas directement productif, pour se concentrer sur les journalistes et les commerciaux ». Sandrine C
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