Les 25.000 salariés de Karstadt restent plongés dans l'expectative

Nicolas Berggruen et Max Azria ont obtenu un nouveau délai. Les deux candidats à la reprise de l'enseigne allemande Karstadt, en faillite depuis près d'un an, ont maintenant jusqu'au 3 septembre pour boucler leur projet, a décidé mardi l'administrateur judiciaire. « La balle est désormais dans le camp de Highstreet », assure à « La Tribune » David Jehan, PDG du groupe BCBG fondé par Max Azria, partenaire du milliardaire allemand Nicolas Berggruen. En juin, l'enseigne de grands magasins a été adjugée à ce tandem, sous réserve qu'il obtienne des baisses de loyers auprès de Highstreet, propriétaire de la plupart des murs des magasins Karstadt. C'est chose faite, selon David Jehan. « Nous avons obtenu leur accord de principe pour réduire de 70 millions d'euros les loyers de l'enseigne (sur un total de 280 millions). C'est encore bien au-dessus du marché. Mais c'est vivable », indique-t-il, en estimant que le consortium d'investisseurs doit maintenant « négocier un ré-échelonnement de sa dette avec Valovis Bank ». La banque, anciennement KarstadtQuelle Bank, a confirmé attendre un retour de Highstreet à propos de ses 850 millions d'euros dûs en 2014. David Jehan se dit toutefois confiant quant à l'aboutissement de son dossier. Pour preuve : les équipes de BCBG travaillent déjà au siège de Karstadt. « Nous préparons Noël. Il serait dangereux que ce feuilleton dure », juge David Jehan. Le feuilleton en question a rebondi la semaine dernière via Maurizio Borletti. L'homme d'affaires italien, qui détient 2 % de Highstreet, s'est dit prêt à reprendre Karstadt, sans supprimer aucun de ses 25.000 emplois, et à y injecter 100 millions d'euros. Soit 30 millions de plus que la somme annoncée par Nicolas Berggruen et BCBG. David Jehan dit ne pas « comprendre la manoeuvre de Maurizio Borletti. Car, compte tenu de la loi allemande, il n'y a pas la place pour une autre offre de reprise. L'enseigne nous a été attribuée par décision de justice. Soit nos conditions suspensives sont remplies, soit Karstadt sera liquidée ». Et donc démantelée. Juliette Garnie
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.