Toute toute première fois

Le goût de la bande dessinée lui est venu en lisant « les Aventures de Tintin ». Classique. Un peu moins quand on apprend que c'est sa grand-mère qui lui envoyait les albums en Syrie, où le dessinateur et scénariste de bande dessinées Riad Sattouf a passé les dix premières années de sa vie, avant de débarquer en Bretagne à l'âge de 12 ans. Depuis, il n'a pas arrêté de dessiner. Aujourd'hui, à 32 ans, le Franco-Syrien Riad Sattouf est l'un des bédéistes français les plus reconnus. Il est repéré à l'âge de 19 ans par le dessinateur de la série « Aquablue » qui le met en contact avec les éditions Delcourt, alors qu'il est encore à l'École des Gobelins, à Paris, en section animation. Commence alors une collaboration avec Éric Corbeyran sur le « Petit Verglas », enchaînant ses journées à l'école et travaillant sur ses planches le soir. S'il estime avoir eu « la chance de commencer chez un grand éditeur », malheureusement la série ne fonctionne pas vraiment. De plus, le jeune homme a envie de changement?: « Je voulais dessiner différemment, d'une façon plus personnelle, plus expressive, avec des ambiances urbaines et des personnages bizarroïdes. » Alors, assez rapidement, il propose son propre travail : l'histoire de Jérémie, un garçon un peu paumé, un peu comme son auteur à l'époque d'ailleurs, travaillant dans un vidéo club et ayant le béguin pour la secrétaire. Certes, il trouve beaucoup plus agréable de travailler sur ses propres fictions, mais professionnellement moins facile. En effet les éditions Delcourt n'en veulent pas et les autres éditeurs font la sourde oreille. Tous sauf Guy Vidal, chez Dargaud. Les « Pauvres Aventures de Jérémie » sont lancées en 2003. Le succès en librairie reste relatif, mais il obtient quand même la reconnaissance du milieu avec le prix René Goscinny. Ensuite, tout devient plus facile. Il dessine pour « Charlie Hebdo » et pour « Libération », puis il enchaîne avec « Retour au collège » ou encore « Pascal Brutal », pour lequel il obtient le fauve d'or du meilleur album au Festival d'Angoulême en janvier 2010. Un mois après, c'est le monde du cinéma qui le consacre, avec le Césarute;sar du meilleur premier film pour « les Beaux Gosses », qu'il a écrit et réalisé, véritable succès critique et public de 2009. Au mois de mai 2010, sa première Web série, « Mes Colocs », l'histoire de deux jeunes un peu losers, a créé un véritable buzz sur Internet, Et sa série pour « Charlie Hebdo », « la Vie secrète des jeunes », fera l'objet d'une série, dont il a écrit tous les épisodes, sur Canal Plus à la rentrée. C'est dans l'énergie mise dans toutes ses premières fois, sans jamais se renier, que Riad Sattouf a puisé de quoi sortir de sa bulle. Marine Cluet ? Demain : Benoît Tardif, styliste privé.
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