Les miniers entrent dans une période d'accalmie

En proie à des coûts de production toujours plus élevés avec la flambée des cours du pétrole, les groupes miniers semblent pourtant insensibles en Bourse à la récente décrue des prix du baril. Depuis le début juillet, BHP a perdu 28 %, Rio Tinto 31 %, Vale 30 % ou encore Anglo American 37 %. Pour autant, ce repli des prix de l'or noir devrait quand même se faire sentir sur les résultats du troisième et surtout du quatrième trimestre." Le problème, c'est que la baisse des prix du pétrole intervient parallèlement à celle du prix des métaux. De fait, les groupes miniers ne profitent que très peu de l'impact que pourrait avoir la décrue des cours du baril sur leurs coûts de production " souligne Arnaud Cayla, gérant actions chez Barclays.Par ailleurs, les coûts de production dans le secteur sont aussiintimement liés à ceux d'une main-d'oeuvre qualifiée qui se fait de plus en plus rare et dont les prix ont flambé sur les cinq dernières années. Dans ces conditions, l'impact de la baisse du prix du pétrole est tout relatif sur les marges des miniers. Une situation d'autant plus embarrassante pour ceux-là que la donne qui prévalait jusqu'ici est sur le point de changer. Les tensions sur le marché des matières premières, générées par la demande des pays émergents venus relayer, celle, historique, des pays occidentaux, ne sont aujourd'hui plus d'actualité.CONCENTRATION DU SECTEURLe ralentissement économique en Europe et les premiers signes d'une décélération dans certains pays émergents laissent en effet à penser que le secteur est désormais entré dans une phase d'accalmie. " On vient de connaître ces trois dernières années un super-cycle. Mais les cash-flows générés durant cette période ont précisément fait oublier que le secteur est extrêmement cyclique. Nous nous situons probablement dans une parenthèse d'un an ou deux avant de redémarrer un nouveau cycle " résume Arnaud Cayla. Pour autant, si les cours des matières premières sont promis à une décrue, ceux du pétrole, malgré la récente baisse, ne devraient pas reculer dans les mêmes proportions. Ce qui fait peser un risque supplémentaire sur la rentabilité des groupes miniers.Pour certains, cela pourrait relancer la logique d'une concentration du secteur. Les petites mines, qui sont aussi les plus fragiles, seraient les premières concernées. Mais les mastodontes ne sont pas en reste. Sur le sujet, Marius Kloppers, lepatron de BHP Billiton, indiquaiten début de semaine que le ralentissement de la demande mondialeet la baisse des prix des matièrespremières devraient convaincre les actionnaires de Rio Tinto d'accepter le projet de fusion des deux géants miniers.
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