Les banquiers néerlandais limitent les bonus

gouvernanceL'Association des banques néerlandaises (NVB) a présenté le 9 septembre un code de bonne conduite visant à limiter à une année de salaire le montant des primes des administrateurs. Ce beau geste a beau paraître spontané, il n'est pas étranger aux pressions exercées sans relâche par Wouter Bos, le ministre travailliste des Finances. Ce dernier a déjà obtenu des banquiers, fin mars, un accord « amiable » sur leurs salaires, qui ne devront pas augmenter plus vite que ceux des salariés ordinaires, tant que durera la crise. Ce nouveau code permet de braquer les projecteurs sur les Pays-Bas, au moment où les pays du G20 s'interrogent sur les bonus des banquiers.décision symboliqueCette décision n'en reste pas moins très symbolique. Les directeurs des banques sont en effet les seuls concernés, et les traders et les employés restant en dehors de l'accord néerlandais. Il n'est pas non plus question de limiter les primes de bienvenue, de sortie ou de fidélité. « Nous ne sommes pas une île, nos banques ont aussi des gens qui travaillent à Wall Street ou Shanghai », a justifié Boele Staal, le directeur de la NVB.En outre, ce code n'est pas contraignant. Le ministre des Finances a annoncé son intention d'en faire une loi, qui ne sera pas assortie de sanctions. « Conformez-vous ou expliquez-vous », tel sera le principe en vigueur? Un principe qui a déjà montré ses limites avec le code de bonne conduite des entreprises, élaboré en 2004 aux Pays-Bas et resté lettre morte sur la question des rémunérations.Enfin, seules les banques sont concernées, alors que le débat aux Pays-Bas dépasse le secteur financier. En témoigne la décision prise cette semaine par les actionnaires de Wessanen (groupe agroalimentaire) d'annuler les indemnités de départ de leur PDG, pour cause de mauvaises performances. Ad Veenhof, qui s'attendait à toucher trois années de salaire à 558?000 euros, va devoir se défendre en justice.Cette nouvelle bonne conduite des banquiers n'est cependant pas encore venue à bout d'une certaine « culture de l'avidit頻, dénoncée par la gauche et les syndicats. Dix cadres d'ABN- Amro poursuivent ainsi leur employeur en justice, a révélé mercredi le quotidien « Het Financieele Dagblad ». Ils réclament les primes promises en 2007, avant la cession de leur banque, pour limiter les départs. Gerrit Zalm, ancien ministre des Finances et nouveau PDG d'ABN-Amro depuis avril, a clairement fait savoir à 180 cadres qu'ils n'auraient « pas d'avenir dans le groupe » s'ils ne renonçaient pas à ces primes. C'est dire si le débat sur les rémunérations est loin d'être clos aux Pays-Bas. Sabine Cessou (Amsterdam)
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