Total détrôné par Sanofi-Aventis pour les superprofits

Le symbole ne suffira probablement pas à priver Total du statut de tête de Turc préférée de l'opinion publique, mais il mérite d'être relevé. Après plusieurs années de domination sans partage, le groupe pétrolier a perdu, en 2009, sa place de champion tricolore des bénéfices, au profit du groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis. Pénalisé par la baisse du baril, du gaz et des marges de raffinage, le groupe pétrolier a vu son résultat net ajusté chuter de 44 %, à 7,8 milliards d'euros, en deçà, donc, des 8,47 milliards de Sanofi-Aventis. Ce recul provient bien sûr pour l'essentiel de la chute du prix moyen de vente du baril, à 61,70 dollars contre 97,30 dollars en 2008. De même, le chiffre d'affaires de Total s'est contracté de 27 %, à 131 milliards d'euros.Pour la deuxième année consécutive, la production du groupe s'est effritée de 3 %, celle de liquides refluant de 5 % et celle de gaz progressant de 2 %. Cette baisse reflète en premier lieu les réductions opérées par l'OPEP pour influer sur les cours, a souligné Total. Mais le groupe s'estime en mesure de revenir en croissance dès cette année, une tendance amorcée au quatrième trimestre 2009 grâce au démarrage de nouveaux projets. Il n'a pas donné d'objectif pour 2010, mais a réitéré sa prévision d'une hausse moyenne de 2 % de sa production sur la période 2010-2014. Côté réserves prouvées, il a atteint un taux de renouvellement de 103 % l'an dernier.Fermetures de raffineriesSur le volet social, le directeur général, Christophe de Margerie, a indiqué, lors de la présentation de ses résultats, que les négociations sur l'avenir de la raffinerie de Dunkerque reprendraient prochainement avec les représentants du personnel. Mais il a souligné le caractère « malheureusement pérenne » des problèmes de raffinage en Europe, structurellement déficitaire en diesel et excédentaire en essences. « 10 % à 15 % des 115 raffineries situées en Europe doivent fermer pour rééquilibrer le march頻, a estimé Michel Bénézit, directeur général du raffinage du groupe, ajoutant qu'il « continuerait à regarder l'adéquation entre l'offre et la demande » des raffineries de Total, au-delà du cas de Dunkerque. Malgré l'effondrement des marges de raffinage, l'aval est resté bénéficiaire, avec un résultat opérationnel de 953 millions d'euros, en recul de 63 %. Interrogé sur les ambitions du groupe dans le nucléaire, après le revers subi par le consortium longtemps mené par Areva à Abou Dhabi, Christophe de Margerie a répondu : « Notre non-succès nous amène à réfléchir à la façon dont Total peut se positionner, mais ce n'est pas une raison pour baisser les bras. »
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