Guy Mamou-Mani, président de middlenextLes PME-PMI cotées trouvent-elles dans ce marché ce dont elles ont véritablement besoin ?Middlenext a travaillé avec l'AMF pour permettre aux entreprises cotées sur l'Eurolist C qui le souhaitent de se transférer sur Alternext. Je pense que ce marché semi réglementé répond bien aux aspirations des valeurs moyennes n'ayant plus vraiment intérêt à subir de plein fouet toutes les contraintes d'un compartiment réglementé et ce, alors même qu'elles ne peuvent pas profiter de leur cotation pour faire appel au marché. Alternext est clairement bien approprié pour les PME-PMI et il ne fait aucun doute qu'il concentrera les prochaines introductions boursières.Cette flexibilité ne promet-elle pas la mort du compartiment C d'Eurolist ?Non car Eurolist a d'autres avantages. Il est bien adapté pour les sociétés structurées ayant d'assez vastes ambitions et susceptibles d'accéder au compartiment B puis A. Celles qui n'ont qu'un faible flottant et peu de chance de voir leur activité se développer ont davantage leur place sur Alternext. Et il est clair que si elles n'avaient pas eu cette porte de sortie, elles auraient organisé leur retrait de la cote. Il faut espérer maintenant que les bienfaits de la Bourse soient, à l'avenir, plus manifestes que ses contraintes. C'est à cette seule condition que les introductions pourront refleurir.Christine Lagarde devrait bientôt présenter les conclusions du groupe de travail pour favoriser l'accès des PME aux marchés financiers. Vous en connaissez quelques éléments ?Middlenext a été associé à cette réflexion. Les conclusions devraient être présentées le 25 mars. J'ai milité pour que la première des choses à faire, ce soit de rendre les sociétés déjà cotées heureuses. Les coûts de cotation sont encore trop onéreux pour les PME-PMI qui ont d'autres priorités, comme privilégier les coûts salariaux. Quant à la règlementation sur les délais de publications des comptes, elle devrait rapidement évoluer dans le sens d'une plus large flexibilité. Propos recueillis par Pascale Besses-Boumard

latribune.fr

11 Mars 2010, 23:22

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