Les banques françaises restent sous-valorisées

Réunis lundi et mardi à Bruxelles, les ministres des Finances des 27 devront décider de la façon dont ils comptent publier les tests de résistance menés sur 91 banques de l'Union européenne. Les banques françaises ont peu d'inquiétude à avoir. Elles ont sensiblement renforcé leurs fonds propres depuis le début de la crise. Qu'il s'agisse de Christian Noyer, de Christine Lagarde ou des analystes de marché, personne ne doute qu'elles passeront ces « stress tests » avec succès. Reste maintenant à savoir si cette vaste opération transparence suffira à ramener la confiance sur les marchés. Et si, en Bourse, les banques françaises ont une chance de rester sur la même tendance que la semaine dernière. Une étude publiée en fin de semaine dernière par UBS estime les banques françaises cotées sous-évaluées et tente d'expliquer pourquoi. « Plus que le risque souverain ou les tests de résistance, nous pensons que ce sont les questions de financement et d'endettement qui continuent de peser sur les banques françaises », explique l'analyste d'UBS, Omar Fall. En effet, si elles ne présentent pas de risque de transformation exagéré et ne paraissent pas, contrairement à d'autres, excessivement dépendantes de la BCE, en revanche, elles comptent plus que leurs pairs sur les marchés pour se financer. Faiblesse des dépôtsAinsi, en moyenne, en Europe, les dépôts représentent 41 % du total des actifs. Ce ratio tombe à 34 % pour le Crédit Agricolegricole et à 29 % pour BNP Paribas et la Société Généralecute; Générale. Cette faiblesse de la base des dépôts n'est pas compensée par le niveau des capitaux propres. Le poids des fonds propres rapporté aux actifs des banques (autour de 3 %) est également plus faible chez les trois groupes bancaires français cotés que chez les autres établissements européens. Une grande partie des fonds à court terme sont levés pour financer les activités de banque de financement et d'investissement (BFI), mais cette stratégie n'est plus forcément rentable. « Quand les retours sur fonds propres des BFI étaient de 40 %, on pouvait comprendre que les banques empruntent sur les marchés monétaires et augmentent leur effet de levier pour financer ces activités », constate l'analyste d'UBS. « Maintenant que le retour sur fonds propres des BFI tire plutôt celui des banques vers le bas, cet effet de levier paraît plus difficile à justifier. » La moins bonne performance attendue des activités de marché au deuxième trimestre pourrait apporter de l'eau au moulin de ceux qui défendent une diminution du poids des activités BFI dans le bilan des banques françaises.
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