Les constructeurs allemands ont les moyens de rebondir vite

Comme d'habitude, le salon de Francfort devrait être l'occasion d'une manifestation de force des constructeurs allemands, témoignant de leur bonne santé. Portés par la forte image mondiale du « made in Germany », une internationalisation réussie sur les marchés actuellement porteurs d'Amérique du Sud ou de Chine, des véhicules plus hauts en gamme que ceux de leurs rivaux français ? et donc générateurs de marges supérieures ?, les marques germaniques ont, de fait, plutôt bien résisté à la crise.Il est vrai que les généreuses primes à la casse (jusqu'à 2.500 euros par voiture) distribuées jusqu'ici outre-Rhin ont aiguillonné les ventes de Volkswagen ? ainsi que celles des germano-américains Opel et Ford Allemagne. Le marché d'outre-Rhin a effectivement enregistré une hausse de 26,8 %, à 2,67 millions d'unités sur huit mois, contre une progression de 1,1 % à peine dans l'Hexagone. Et le comité des constructeurs allemands VDA espère que le recul désormais envisagé des ventes sur le marché intérieur sera compensé par la relance dans les autres pays.les ventes résistentAu premier semestre, le groupe Volkswagen est parvenu à afficher un résultat net plutôt honorable, de 494 millions d'euros. Dans le même temps, ses rivaux français plongeaient dans le rouge, de 2,7 milliards pour Renault et de 962 millions pour PSA. Le groupe de Wolfsburg a limité le repli de ses ventes sur cette période (?  4,4 % seulement) à 3,1 millions d'unités, sur un marché mondial en recul de 18 %. Les ventes de Renault ont, elles, plongé de 16,5 % sur les six premiers mois, et celles de PSA de 14 %.Les constructeurs spécialisés dans le seul haut de gamme ont fait logiquement moins bien, n'ayant pas profité des diverses aides gouvernementales en Europe et dans le monde. BMW a ainsi affiché une perte nette semestrielle de 31 millions d'euros, avec un recul marqué des ventes (?   19,5 %) à 615.000 unités. Mais le constructeur bavarois a rebondi sur le seul deuxième trimestre, dégageant alors un profit de 121 millions. Daimler est pour sa part hautement déficitaire sur le semestre avec une perte nette de 2,3 milliards. Mais, sa division voitures particulières Mercedes a elle aussi redressé ses ventes au deuxième trimestre grâce au bon accueil réservé à sa nouvelle Classe E. BMW et Mercedes espèrent d'ailleurs une nette amélioration des volumes dans les prochains mois sur le haut de gamme. La marque munichoise prévoit ainsi d'investir en 2009 et 2010 un milliard d'euros dans ses sites de production allemands en prévision du rebond escompté. Avec, à la clé, la création de plusieurs centaines d'emplois. Elle prévoit de lancer une vingtaine de modèles ou versions dans les deux ans. Les constructeurs allemands bénéficient, en ces périodes de vaches maigres, de trésors de guerre accumulés qui leur permettent d'affronter la crise plus facilement que Renault ou PSA, en mal de liquidités. Dans le cas de Volkswagen, le groupe peut notamment bénéficier de la manne de Porsche et de l'émirat du Qatar. Il a pu annoncer hier un investissement de 4 milliards d'euros dans les deux ans pour augmenter les capacités et élargir la gamme rien qu'en Chine. A.-G. V.
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