Cisco douche les marchés mais reste confiant dans sa stratégie de diversification

John Chambers s'inquiète davantage pour l'économie mondiale que pour sa propre entreprise. Si le président de Cisco juge la conjoncture économique actuelle « inhabituellement incertaine », il estime en revanche que l'équipementier américain en réseaux de télécommunications a les moyens de tirer son épingle du jeu. Notamment grâce à « son large portefeuille de produits. » De fait, confronté au recul de ses ventes de routeurs, Cisco avait entamé une importante diversification de ses activités, voici un peu plus d'un an. Le 16 mars 2009, le groupe faisait sensation en se lançant sur le marché des serveurs à destination des grands centres de données (« data centers »), jusqu'à présent dominé par HP, IBM et Dell. Cisco entendait bien profiter de l'essor du « cloud computing », cette informatique à distance qui consiste à héberger les applications et les données des entreprises non plus au sein de ces dernières, mais dans d'immenses centres de données contenant des dizaines de milliers de serveurs. La guerre pour le contrôle du marché des « data centers » ne faisait que commencer puisqu'en novembre, Cisco s'alliait à EMC et à VMware, respectivement spécialisés dans le stockage informatique et les logiciels de virtualisation (une technique permettant de faire tourner plusieurs applications sur un seul serveur), afin de proposer une offre globale comprenant équipements de réseaux, serveurs, systèmes de stockage, logiciels de virtualisation, et destinée à simplifier le fonctionnement des centres de données. AcquisitionsJuniper Networks, concurrent historique de Cisco, a répliqué en mai dernier, via le lancement de routeurs voués, eux aussi, à simplifier les « data centers ». Il faut dire que le marché mondial des infrastructures et des services liés aux centres de données représente 350 milliards de dollars par an, selon le cabinet McKinsey. Pas étonnant que Cisco et Juniper tentent de s'octroyer la part du lion sur ce marché colossal. Parallèlement, Cisco s'est diversifié dans la vidéoconférence et dans l'électronique grand public. Fin 2009, le groupe dirigé par John Chambers, fort d'une trésorerie de 35 milliards de dollars, rachetait le norvégien Tandberg, spécialisé dans la visioconférence, pour 3 milliards de dollars. Quelques mois auparavant, Cisco avait fait main basse sur Pure Digital, le fabricant des petites caméras numériques Flip, pour 590 millions de dollars. L'objectif de ces deux acquisitions ? Accroître le trafic sur Internet et, partant, augmenter la demande pour... les routeurs de Cisco. Des synergies qui encouragent John Chambers à tabler sur une croissance de 12 % à 17 % du chiffre d'affaires global de Cisco, bon an mal an.
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