Cartor Security Printing mise sur les « timbres intelligents »

En 2011, Cartor Security Printing (10,5 millions d'euros de chiffre d'affaires, 47 personnes) sortira pour la première fois un timbre français reproduisant un papillon. Pour cette imprimerie philatélique installée à La Loupe (Eure-et-Loir) la sortie de ce timbre est d'abord un événement. « La Poste possède sa propre imprimerie à Périgueux, explique Ian Brigham, le président de Cartor. Elle a fait appel à notre entreprise pour notre technicité et notre capacité à imprimer des timbres différents. » Cette PME, par trois fois en règlement judiciaire, a été reprise en 2004 par le groupe britannique Cartor. « Mais cette unité était compétitive, souligne Ian Brighan coprésident de ce petit groupe britannique (20,5 millions d'euros d'activités), c'est pourquoi nous avons transféré des équipements d'Angleterre vers La Loupe et y avons investi plus de 2,5 millions d'euros ». L'activité de la filiale française a d'ailleurs été triplée depuis 2004, tandis que 1,5 million d'euros sera encore investi cette année pour développer la productivité.L'entreprise qui exporte 98 % de sa production dans 180 pays est d'abord réputée pour ses timbres spéciaux ou « intelligents ». Un timbre musical doté d'une puce va ainsi été édité en 2011, tandis que d'autres timbres de collection expriment un savoir-faire reconnu : timbre britannique avec du bois de bateau pour fêter la victoire de Trafalgar, timbre russe avec de la terre battue de Roland Garros, timbres avec de la poudre de pierre, avec de l'or pur 24 carats ou de l'argent pour les Pays-Bas, l'Autriche ou Hong Kong, timbres en liège, en polymères ou intégrant des hologrammes ou des kinégrammes. « Nous pouvons presque tout faire pour le marché des collectionneurs, insiste Ian Brigham, avec des prix qui sont parmi les meilleurs au monde. » Mais la PME mise aussi sur imprimerie de grandes séries de timbres classiques tirés à 15 millions d'exemplaires pour le Japon, un marché remporté à la barbe des imprimeurs nippons. C'est d'ailleurs pourquoi Cartor va prochainement ouvrir une filiale à Tokyo. Ces marchés de grandes séries sont d'autant plus convoités par les imprimeurs que la philatélie de collection séduit d'abord un public âgé qui se renouvelle peu et est appelé à décliner. Pour anticiper ce retournement de marché, Cartor se prépare donc à une nouvelle révolution interne, avec le lancement de timbres encore plus intelligents, des timbres électroniques à destination de certaines entreprises, comme dans la logistique...Jean-Jacques Talpin, à Orlé
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.