Valérie Pécresse donne des gages aux écoles d'ingénieurs

Le vice-président de la conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs (CDEFI), Christian Lerminiaux, avait toutes les raisons d'être satisfait, jeudi, à l'issue de la visite de Valérie Pécresse à l'Institut national des sciences appliquées (INSA) de Rouen. Après quelques frayeurs, les écoles d'ingénieurs ont obtenu ce qu'elles voulaient.À l'occasion d'un point sur l'avenir de ces écoles dans le nouveau paysage universitaire, la ministre de l'Enseignemement supérieur et de la recherche a coupé court aux craintes exprimées récemment. Alors que la CDEFI s'émouvait il y a un mois d'une baisse de près de 16 % des crédits des écoles sous tutelle du ministère (*) dans le projet de budget 2011, Valérie Pécresse a évoqué des « documents erronés », annonçant à l'inverse une augmentation moyenne de 3,5 % des moyens de fonctionnement de ces 39 écoles d'ingénieurs. Soit sur 2007-2011, une hausse de 17 % (29 millions d'euros), a souligné la ministre admettant avoir « plus favorisé les universités ces dernières années ». À cela s'ajoutent 45 millions d'euros de travaux de mise en sécurité et d'accessibilité handicap. La ministre en a profité pour inviter les écoles d'ingénieurs à « s'inserrer dans leur territoire » et à se rapprocher, dans le cadre des appels à projet du grand emprunt, des universités.Levée de bouclierMais pas question pour autant de dessaisir les écoles d'ingénieurs du monopole de leurs diplômes, accrédités depuis 1934 par la commission des titres d'ingénieurs (CTI). Les recommandations de l'Agence d'évaluation de l'enseignement supérieur et de la recherche (Aeres) de « labelliser » des masters universitaires en ingénierie avaient provoqué en décembre une levée de bouclier (« La Tribune » du 21 décembre 2011). Apparemment convertie par sa rencontre avec la CDEFI mardi, la ministre a été ferme sur ce point, indiquant ne pas voir « la nécessité de créer un master d'ingénieur ». Si elle cherche à remettre les universités sur le devant de la scène, elle ne compte apparememnt pas ébrécher cette spécifité française que sont les grandes écoles, d'autant plus que l'ingénieur français « est un produit d'exportation ». Clarisse Jay(*) Sur les 200 écoles d'ingénieurs, 150 sont publiques dont 90 sous la tutelle du ministère : 39 hors universités et 51 intégrées aux universités, dont 12 Polytech.
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