Alain Fuchs pressenti pour prendre la tête du CNRS

Il aura la lourde tâche de mener à bien la réforme du premier organisme de recherche du pays. Alain Fuchs, l'actuel directeur de l'École nationale supérieure de chimie de Paris (Chimie ParisTech, rattaché à Paris VI), devrait être nommé d'ici à la fin du mois PDG du CNRS en Conseil des ministres après avoir été auditionné. L'entourage de la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a confirmé mercredi cette information révélée par l'agence d'information spécialisée AEF. « Le profil recherché est celui d'un scientifique reconnu disposant de capacités managériales », explique-t-on Rue Descartes. Alain Fuchs prendra à lui seul la succession de l'actuelle présidente, Catherine Bréchignac, et de l'actuel directeur général, Arnold Migus, dont les mandats arrivent à échéance. Une concentration des fonctions prévue par le décret de réorganisation du CNRS de novembre 2009.du sang neufExit donc la piste industrielle. La rumeur évoquant le nom de Denis Ranque, ex-patron de Thales et administrateur du CNRS depuis novembre, a fait long feu. De fait, si Valérie Pécresse souhaitait apporter du sang neuf, elle le voulait issu du monde de la recherche et non de l'économie. La « short list » ne comportait d'ailleurs que des scientifiques (y figuraient Antoine Petit, directeur de l'Inria Paris-Rocquencourt, et Jacques Stern, directeur de l'ANR). Après le conflit qui a agité le milieu au premier semestre, et dont les braises sont encore chaudes, la ministre aurait-elle pu se risquer à une telle provocation, a fortiori à la veille des élections régionales (lire page 4) ?À cet égard, le choix d'Alain Fuchs, scientifique reconnu de 56 ans, créateur du laboratoire de physique-chimie d'Orsay, directeur de recherche au CNRS, « est un bon signal envoyé à la communauté scientifique », estime ce directeur d'un laboratoire du CNRS. Pour autant, Alain Fuchs est attendu au tournant. De quelles marges de man?uvres disposera-t-il, sachant qu'il doit mettre en ?uvre un contrat d'objectifs entériné en juin et une réorganisation amorcée en novembre avec la création de ses dix instituts internes, dont il doit nommer les directeurs ? « Il y a un problème de confiance à régler en interne », constate Jean-Louis Soubeyroux, de SupRecherche Unsa. Pour Emmanuel Saint-James, président de Sauvons la recherche, cette nomination n'est donc « pas un gage ». Il en veut pour preuve l'actuelle direction, issue du sérail mais contestée.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.