Le Sénat américain accueille froidement le projet de loi sur le climat

C'était sans doute la « dernière chance » pour le Sénat américain de lancer cette année l'examen d'un projet de loi sur le climat (American Power Act) avant les élections de mi-mandat, en novembre prochain. John Kerry (démocrate) et Joseph Lieberman (indépendant), deux des sénateurs à l'origine de l'initiative, l'ont saisie mercredi, en présentant leur programme de lutte contre le réchauffement climatique à leurs pairs. Un texte de 987 pages, longtemps attendu - et longtemps combattu par les lobbies industriels. Admettant que les 60 votes requis pour faire adopter leur projet sans encombre par le Sénat n'étaient pas encore acquis, surtout après la défection du républicain Lindsey Graham, Kerry et Lieberman veulent encore y croire. Même si à l'issue de leur présentation, certains républicains comme James Inhofe ont exprimé de vives critiques.un programme allégéMoins ambitieux que le projet « climat » adopté en juin par la Chambre des représentants, le document prévoit cependant une réduction des émissions de CO2 de 17 % d'ici 2020, cela en fonction d'une année de référence, celle de 2005, et de 83 % d'ici 2050, des objectifs identiques à ceux contenus dans le texte de la Chambre. Les concessionnaires de services publics devraient dès 2013 acquérir auprès de l'État des permis proportionnels à leurs rejets, chaque permis représentant une tonne de CO2. Le prix serait compris entre 12 dollars et 25 dollars le permis, cette fourchette augmentant avec l'inflation pour inciter les entreprises à réduire leurs rejets. En 2016, les autres industriels seraient soumis au même régime. Un marché serait créé pour échanger ces permis. Quant aux raffineries de pétrole, elles auraient le privilège d'obtenir des permis à prix fixe. Pour rallier les voix des républicains, Kerry et Lieberman voulaient autoriser l'expansion des forages pétroliers offshore. Mais en pleine marée noire dans le golfe du Mexique, ils ont dû introduire dans leur texte un droit de veto pour les États côtiers rétifs. Ils ont aussi renforcé le soutien financier à l'essor du nucléaire civil.
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