Hervé Aaron, président du syndicat national des antiquairesVous êtes le nouveau président du syndicat et donc le nouveau patron de la Biennale. Comment envisagez-vous votre rôle dans ces nouvelles fonctions??À travers le syndicat, je dois défendre notre profession, donner une impulsion fédératrice à ce groupe qui compte 400 membres afin que les métiers d'antiquaires, de galeristes et d'experts travaillent. La biennale doit être profondément réformée. Elle doit avoir de plus nombreux participants pour attirer à la fois les galeries et les clients étrangers. 80 antiquaires et 7 joailliers, c'est insuffisant. Elle devrait accueillir 140 à 150 marchands tous les deux ans. C'est le but que je me suis fixé.Comment faire pour attirer les marchands étrangers??C'est d'abord une question d'espace. Cette année si nous voulions rester au Grand Palais, nous savions que nous serions en effectif réduit. Mais dans deux ans nous aurons en plus le salon d'honneur, soit 1.000 mètres carrés et le dessous des mezzanines, qui permettra d'implanter pas mal de stands. L'objectif des 150 exposants devrait être atteint. Faire venir plus d'étrangers, c'est rendre la biennale plus attractive.Il y a une nouveauté : le «?Tremplin pour la Biennale?»...Il répond au souhait du syndicat de «?mettre le pied à l'étrier?» à la jeune génération. Près de 25 objets présentés par les exposants de demain (23 Français, 1 Hongrois, 1 Espagnol) seront exposés sur le balcon d'honneur pour célébrer cette vingt-cinquième édition. Une façon de préparer l'avenir.Y a-t-il des aménagements dans cette édition?? Qu'en est-il du chiffre d'affaires de la biennale??En cette période de crise, on a un peu écourté la durée de la biennale pour réduire les coûts. Il faut savoir que cela représente pour la location, les invitations, la décoration des stands, souvent confiée à de grands décorateurs ce qui est d'ailleurs une de nos spécificités, des sommes énormes. Pour une maison comme la nôtre, cela représente entre 200.000 et 300.000 euros. Côté chiffre d'affaires, celui de la biennale est forcément important, de l'ordre de plusieurs dizaines de millions d'euros. Mais en tant que président du syndicat je n'ai pas de chiffre exact. Il est en effet très difficile d'obtenir des antiquaires une notion de chiffre d'affaires. Je vais essayer de recueillir des données chiffrées car je me suis aperçu combien c'est important chaque fois que nous allons dans un ministère.D'où viennent les principaux acheteurs aujourd'hui??Il y a deux, trois ans, à part les Américains et les Européens, on commençait à voir des Russes et très doucement des amateurs en provenance de l'Asie du Sud-Est. Je note aujourd'hui une certaine frilosité américaine, un développement des achats des fortunes traditionnelles européennes et une réduction des achats russes. J'espère qu'à cette biennale nous les aurons tous. Même si le pic de la crise est passé, nous sommes dans une période relativement incertaine dans laquelle les valeurs matérielles et d'autant plus culturelles ont un rôle important à jouer comme transfert de patrimoine.Pour combler les années sans biennale, le syndicat a créé le Salon du collectionneur. Il n'a pas l'air d'avoir trouvé son identité.Cela a été le ressenti de l'assemblée générale. Après avoir pensé l'annuler, nous avons décidé de le suspendre dans sa forme actuelle. Nous pensons qu'il ne doit pas avoir lieu au Grand Palais, pour éviter le mélange des genres. Nous avons engagé auprès d'un bureau d'études indépendant, le Bipe, une étude sur la viabilité du Salon du collectionneur et l'avenir de la Biennale qui nous sera remise en septembre. Trois axes se détachent?: abandonner le Salon du collectionneur et faire de la Biennale une manifestation annuelle. On peut aussi la conserver telle qu'elle est. On peut également la conserver et organiser dans un autre espace un salon annuel qui s'appellera peut-être le Salon du collectionneur. Pour l'instant, il n'y a pas de Salon du collectionneur prévu en 2011. XXVe Biennale des antiquaires,Grand Palais, 75008 Paris.Ouvert au public du 15 au 22 septembre, de 11 heures à 22 heures, nocturnes jusqu'à 22 heures les 16 et 21 septembre.www.bdafrance.eu

latribune.fr

18 Sept 2010, 9:21

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