Liberty Media revient en force dans le câble en Allemagne

Près de huit ans après sa première tentative, John Malone tente une nouvelle fois de prendre pied en Allemagne. Liberty Global, filiale du groupe du milliardaire américain, Liberty Media, a annoncé hier le rachat de deuxième câblo-opérateur d'Allemagne, Unitymedia, pour 3,5 milliards d'euros (soit 5,2 milliards de dollars). L'Américain paiera 2 milliards d'euros pour détenir l'intégralité du capital de la société allemande et reprendra ses dettes qui s'élèvent à 1,5 milliard d'euros. L'opération sera cependant financée aux deux tiers par un nouvel endettement de sa future filiale allemande.Unitymedia est né en 2005 de la fusion de trois opérateurs locaux. 70 % de son capital sont aux mains de deux fonds, le britannique BC Partners et l'américain Apollo Management. Ces deux fonds souhaitaient introduire Unitymedia en Bourse cette année. Selon BC Partners, le document de référence était même sur le point d'être déposé, lorsque John Malone a proposé un prix plus élevé que ce que pouvait offrir le marché.Pour le groupe américain, Unitymedia est alléchant. Avec 6,4 millions de clients, il couvre deux grands Länder de l'Ouest, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie et la Hesse, y compris les villes de Düsseldorf, Cologne et Francfort. Seul l'ancien réseau de la poste, Kabel Deutschland, aujourd'hui détenu par le fonds américain Providence Equity, possède outre-Rhin plus de clients. Géographiquement et stratégiquement, la présence en Allemagne est importante pour Liberty Global, déjà présent en Europe de l'Est et au Benelux. Le groupe comptera désormais dans le monde près de 40 millions de clients dans 14 pays. Selon Shane O'Neill, vice-président de Liberty Global, l'opération devrait permettre des synergies et des économies d'échelle qu'il se refuse cependant à chiffrer. Il espère cependant que l'opération sera très vite relutive. Ce sera alors une bonne affaire pour Liberty Global qui, en 2008, avait creusé sa perte nette de 423 à 789 millions de dollars (environ 530 millions d'euros).Mais ce qui a sans doute le plus séduit le groupe américain, c'est le potentiel de croissance du marché allemand. En Allemagne, les services complémentaires par câble ? Internet, téléphonie et télévision numérique ? sont encore assez peu développés, mais les câblo-opérateurs ont lancé une offensive commerciale et commencent depuis quelques années à gagner des parts de marché à la barbe des géants des télécoms comme Deutsche Telekom ou Vodafone. « Nous voulons poursuivre cette stratégie », a confirmé Shane O'Neill, qui a cependant exclu toute nouvelle acquisition sur le marché encore assez atomisé (on y compte 120 sociétés).Reste cependant un obstacle de poids. L'opération doit encore être approuvée par les autorités de la concurrence allemandes qui avaient, en 2002, rejeté la reprise par John Malone de 65 % du réseau câblé de Deutsche Telekom. Elles avaient alors estimé que Liberty Media ne pouvait être câblo-opérateur et posséder des chaînes de télévision. Selon le groupe américain, ce serait cependant, cette fois, à Bruxelles et non plus à Bonn de décider. nLiberty Global peut désormais compter sur près de 40 millions de clients dans 14 pays.
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