Le projet économique du FN est bâti contre la mondialisation

Lors de la campagne des régionales de mars 2010, dans le Nord-Pas-de-Calais, les observateurs ont été frappés par les arguments économiques utilisés par Marine Le Pen. Arguments payants puisqu'ils ont permis à la vice-présidente du Front national de talonner, avec 22,2 % des voix, la liste de la droite conduite par la secrétaire d'Etat Valérie Létard (25,9 %). Le discours sur les « méfaits » de l'immigration et la nécessaire « préférence nationale » en matière d'emploi n'est pas abandonné, mais il est désormais devancé par un argumentaire sur les dangers de « l'euro-mondialisme », un procès conjoint de la monnaie unique européenne et de la mondialisation, accusées désormais d'être des « machines à fabriquer des chômeurs ». « Je pense que le nom de Le Pen incarne la lutte contre l'immigration, la lutte contre l'insécurité. [...] A cela, j'aimerais ajouter une plus-value : notre projet économique et social », a déclaré Marine Le Pen lors de l'émission « A vous de juger », sur France 2, jeudi dernier.Sortir de l'euroA un mois du congrès de janvier, à Tours, qui devrait la voir succéder à son père, Jean-Marie Le Pen, à la tête du parti d'extrême droite, la vice-présidente du FN fait désormais campagne pour « une sortie de l'euro ». Ce qui lui permet au passage de s'en prendre avec virulence à l'un de ses possibles rivaux de 2012, le socialiste Dominique Strauss-Kahn, aujourd'hui à la tête du FMI et donc responsable « avec l'Union européenne et le G20 » de « plans de sauvetage aussi démentiels qu'inutiles » des économies de plusieurs pays européens.Marine Le Pen s'en prend aussi à la loi dite « Pompidou-Giscard », qui a interdit en 1973 au Trésor public d'emprunter directement à la Banque de France à un taux d'intérêt faible ou nul et qui serait donc la « vraie raison » de la dette publique puisqu'elle « a obligé la France à aller emprunter sur les marchés financiers internationaux ».Ce virage « social » du Front national s'accompagne de promesses assez classiques sur une baisse de la pression fiscale, un audit des comptes de la nation, une réorientation de la dépense publique vers l'investissement et la renégociation par branche des 35 heures. Le contrôle des subventions accordées par l'Etat aux associations, avec un objectif de réduction de 30 %, la « francisation » des entreprises menacées de « disparition » ou « d'absorption » et la « maîtrise des dépenses liées à l'immigration » sont toutefois des mesures estampillées FN. Un « ministère technique des souverainetés » serait d'ailleurs chargé de « coordonner la restauration de la souveraineté » dans tous les domaines (monétaire, migratoire, militaire et diplomatique).
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