Les sciences humaines face au défi du marché de l'emploi

Les sciences humaines et sociales (SHS), mal aimées et condamnées au déclin? L'antienne n'est que trop connue. Symbole de la massification des études supérieures, les SHS concentrent 56,7 % des étudiants inscrits à l'université (58,7 % au niveau licence). Et beaucoup s'en détournent passées les premières années, faute de débouchés. Face au mouvement universitaire du printemps 2009, où les SHS étaient en pointe, la ministre de l'Enseignement supérieur avait installé en septembre le Conseil pour le développement des humanités et des sciences sociales (CDHSS), présidé par Marie-Claude Maurel (directrice d'études à l'EHESS). Celui-ci a remis mercredi à Valérie Pécresse son rapport d'étape. Il cible plusieurs grands chantiers.Pointant « l'inadaptation » entre spécialisation disciplinaire et massification des effectifs, le CDHSS préconise de mettre en place un premier cycle plus généraliste, « en particulier en première année », renouant par là avec la propédeutique supprimée en 1966, ainsi qu'un « référentiel licence » commun à toutes les universités. Autres grands défis, la clarification des formations, une meilleure orientation et l'employabilité. Même si le CDHSS « refuse le terme de fabrique à chômeurs » au vu de taux de chômage pas toujours supérieurs aux autres disciplines (5 % pour les licenciés de lettres classiques en 2007 contre 12 % en chimie). Dans le cadre de l'enquête nationale sur l'insertion professionnelle des filières universitaires lancée en décembre, Valérie Pécresse va labelliser les départements présentant de bons taux d'insertion. Quant aux moins performants, il sera débattu de leur « réorganisation ». Une charte des bonnes pratiques sera rédigée, et une rencontre avec les « acteurs de l'insertion professionnelle » aura lieu pour réfléchir à l'extension de dispositifs de type « Phénix » (partenariats universités-entreprises régionales).À plus long terme, et dans le cadre de l'emprunt national, le CDHSS prône des rapprochements entre disciplines et, à la lumière du succès des IUT, la création de formations « professionnelles courtes et de qualit頻. Sur ses recommandations, Valérie Pécresse a aussi promis de dégager plus de temps de recherche pour les enseignants-chercheurs, dont 45 % officient dans les SHS (20 % à 25 % des chaires d'excellence leur seront réservées) et une alliance dans la recherche est à l'étude sur le modèle de celles créées en sciences de la vie (Aviesan) ou dans l'énergie (Ancre).
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