Les directeurs financiers, nouveaux garants de la performance durable

Trouver un juste équilibre entre la performance et la pérennité de l'entreprise, tel est le nouvel objectif assigné aux directeurs des affaires financières (DAF) pour les toutes prochaines années. C'est du moins le principal enseignement du baromètre Phi 2010 CSC-Cegid réalisé par TNS Sofres, en partenariat avec « La Tribune », auprès d'un échantillon de 82 entreprises en Europe. Après la crise, la plupart des dirigeants de sociétés (92 %) veulent en effet, avant tout, définir une vision stratégique de leur entreprise, garantir leur pérennité (89 %) et concilier croissance et prise de risque (80 %). « Le directeur financier va devenir en 2010 l'homme de la performance durable, autrement dit jouer l'équilibriste entre la rentabilité et la solvabilité de l'entreprise. C'est une véritable rupture par rapport aux années 2008 et 2009 », souligne Marc Bensoussan, senior vice-président de CSC.Aux côtés de la présidence et de la direction générale, le directeur financier va donc occuper un rôle majeur dans la prise de décision stratégique (92 % des répondants). Il lui est toujours certes demandé d'améliorer la rentabilité de la société (89 %) et de diffuser la culture financière (89 %) essentiellement en interne. Mais il devra également porter ses efforts sur l'amélioration de la visibilité sur les années à venir de l'entreprise. D'autant que l'horizon temps privilégié n'est plus à court terme (soit un à trois mois pour 49 % des répondants), mais à trois ans (55 %). « Je regarde si mon entreprise est performante et durable dans un environnement instable », explique Marc Bensoussan. « Opérer une rupture »Ce changement de mise en perspective ne peut pas se faire sans une adaptation des outils de pilotage de la direction financière. « De notre point de vue, les DAF de certaines entreprises doivent opérer une rupture dans leur mode de pilotage financier », confirme Frédéric Pichard, manager chez CSC. Cela passe par une refonte ou un réalignement du dispositif de pilotage sur plusieurs aspects : la responsabilisation (contrats d'objectifs, etc.), l'horizon temps, les grands indicateurs financiers (EBITDA, free cash flows, etc.), les indicateurs et les activités couvertes. Sur le terrain de la performance, les DAF vont notamment s'efforcer à réduire les délais de production des comptes (89 %), ainsi que les délais des élaborations budgétaires (86 %).Le contrôle des risques reste aussi un enjeu majeur pour les directions financières (96 %). Sur ce terrain, les préoccupations ont changé avec la crise. En 2008 et 2009, la sécurité informatique était la première préoccupation. En 2010, elle est dépassée par le risque lié à la réglementation (91 %), rattrapée par les risques opérationnels et de fraudes (82 %). Un nouveau risque a également fait son entrée en 2010 : la volatilité associée à la juste valeur (78 %). La norme comptable internationale IFRS 39 (devenue IFRS 9) a laissé des traces... Frédéric Hasting
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