Et si un accord transatlantique permettait de relancer le multilatéralisme ?

L\'un des plus gros accords bilatéraux jamais conclus serait-il en passe de donner un second souffle au multilatéralisme? C\'est en substance ce qu\'a déclaré la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, lors d\'un point presse au Grand Palais ce mardi. Un point de vue qui peut surprendre. Les accords bilatéraux, ennemis de l\'OMCDe prime abord, l\'hypothèse peut en effet sembler baroque, allant même à l\'encontre du bon sens. Par définition, les accords bilatéraux sont aux antipodes du principe même de l\'OMC qui prône tant bien que mal le retour au multilatéralisme, dans un monde en proie à des tensions protectionnistes. Il faut dire que depuis l\'échec du cycle de Doha - entamé en 2001 mais non achevé - l\'organisation, affaiblie, ne parvient pas à endiguer la prolifération des accords bilatéraux. Or, il se crée en moyenne deux accords bilatéraux d\'investissement chaque semaine selon un rapport publié en 2006, qui précise que 30 % du commerce mondial sont régis par quelque 250 accords bilatéraux et régionaux de commerce.De son côté, le candidat sud-coréen à la tête de l\'OMC, Taeho Bark, s\'alarmait d\'ailleurs début avril qu\'un tel contrat puisse voir le jour. Et pour cause, si un tel partenariat est conclu, les deux économies transatlantiques - qui pèsent à elles seules la moitié de la richesse mondiale et 40% du commerce mondial - seraient en passe de redéfinir les règles du commerce international. Le ministre du Commerce sud-coréen s\'inquiétait d\'autant plus que selon lui, cet accord a de grandes chances d\'aboutir, contrairement à ce que laisse augurer le scepticisme de certains experts. \"le multilatéralisme est un bon parapluie pour les plus faibles\"Mais pour Nicole Bricq, la raison est simple. Sachant que le partenariat - parce qu\'il s\'agit bien d\'un \"partenariat\" transatlantique et \"non d\'un accord de libre-échange\", souligne la ministre qui insiste sur le côté égalitaire du contrat - se veut (très) ambitieux, \"tous ceux [les pays] qui n\'en sont pas, auront intérêt à s\'y rallier\", assure-t-elle. Et de poursuivre: \"car le multilatéralisme est un bon parapluie pour les plus faibles\". Une opinion qui rejoint celle du Mexicain Herminio Blanco - qui était candidat à la tête de l\'OMC - et de l\'économiste Dan Ikenson, du célèbre Cato Institute, selon lesquels un tel accord pourrait peut-être créer l\'étincelle nécessaire pour revitaliser certaines parties du cycle de Doha et permettre de réussir un nouveau succès multilatéral.Ce \"partenariat transatlantique\" pourrait donc s\'avérer favorable à la mission du nouveau directeur général de l\'OMC, le Brésilien Roberto Azevedo, qui prendra la succession de Pascal Lamy le 1er septembre prochain. Avec une première échéance au calendrier: le sommet de Bali, du 3 au 6 décembre prochain.Lire aussi: le nouveau directeur général de l\'OMC saura-t-il relancer le multilatéralisme?
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.