Quelquefois, il suffit d'un déclic, d'une idée ou d'une envi...

Quelquefois, il suffit d'un déclic, d'une idée ou d'une envie?: celle d'aider des femmes que l'on ne connaît même pas ou de financer un projet qui fait simplement rêver. Voyage autour de ces petits riens, au Canada, en Afghanistan et en égypte. Celles qui apportent leur contributionJe ne donne rien, j'achète?!?», s'écrie, avec un brin de provocation, Barbara Stegeman, une businesswoman canadienne, dont les discours de «?motivation personnelle?» pour les femmes font salle comble en Amérique du Nord. «?Nous, les femmes, nous devons montrer notre pouvoir d'achat?», dit-elle. C'est grâce à cette philosophie, décrite dans son livre, «?The 7 Virtues of a Philosopher Queen?» (Les sept vertus d'une reine de la philosophie), qu'elle a conçu le projet, devenu depuis réalité, d'acheter de l'huile de fleurs d'oranger et de créer un parfum, baptisé «?7 Virtues?», à des villageoises de Jalalabad, en Afghanistan. «?Alors que nos soldats sont sur place, je me suis demandée, à la lecture d'un document sur la production d'essences florales, comment nous pouvions faire notre part en tant que citoyens. Les gouvernements ne peuvent pas tout?», raconte-t-elle, enjouée. Pas question de donner de l'aide ? «?cela ne donne pas de pouvoir aux gens?», dit-elle, en ajoutant que, petite fille pauvre dans la région d'Halifax, en Nouvelle Écosse, elle était mal à l'aise avec la charité que sa mère devait accepter pour vivre. Aujourd'hui, Barb, comme on l'appelle, gagne 3.000 dollars canadiens par apparition à des séminaires de motivation pour les femmes... Elle n'a jamais mis les pieds à Jalalabad, dont les cultures d'orangers, plantées il y a des années par le roi d'Afghanistan, étaient à l'abandon - au profit du pavot. Elle a contacté les services commerciaux de son gouvernement, remué ciel et terre pour trouver un partenaire sur place, et acheté un bol d'essence de fleur d'oranger, pour quelque 2.000 dollars. «?Comme le pavot, l'essence de fleur d'oranger vaut cher, et nous payons un peu au- dessus du prix de marché?», explique-t-elle. Un seul bol, qui lui a permis de créer 1.000 flacons de «?Sept Vertus?», lancé le 8 mars dernier, pour la journée de la femme, à 70 dollars pièce. Le succès a été immédiat, et le produit en rupture de stock en trois mois. «?J'ai dit à mon partenaire sur place que je voulais acheter la prochaine récolte entière?», s'exclame-t-elle. Certes, l'opération ne touche que quelques familles - 400 personnes au total - qui vivent aujourd'hui de cette récolte «?mais l'impact est plus que financier?», ajoute cette businesswoman. De fait, alors que les paysannes étaient pieds et poings liés face aux acheteurs de pavots, souvent de mèche avec les seigneurs de la guerre, la vente de l'essence de fleurs d'oranger les libère de cette tutelle patriarcale. «?C'est dans la tête que les choses se passent?», conclut Barb. Face au succès de cette première initiative, elle a décidé d'accroître son business avec l'Afghanistan. Non seulement, elle achètera assez d'essence de fleurs d'oranger pour fabriquer 10.000 flacons de parfum, mais en plus, elle s'intéresse à d'autres productions florales telles que l'essence de roses, pour élargir sa gamme de produits. De même, elle veut faire essaimer son idée dans d'autres pays. «?Nous avons pris contact avec des gens en Israël et en Palestine, pour explorer des pistes sur le même modèle?», révèle-t-elle, en citant Socrate, l'un des philosophes figurant dans son livre?: «?Les femmes doivent valoriser non seulement le fait d'accoucher, mais aussi le fait d'accoucher d'idées?».Son prochain voyage ne sera pas forcément en Afghanistan ou sur les rives de la Méditerranée. «?Je rêve d'aller à Grasse, le berceau du parfum?», avoue-t-elle. L. J. B. Une Canadienne mise sur le « flower power » en AfghanistanBarbara Stegeman croit au pouvoir des femmes et, surtout, à leur pouvoir d'achat. Elle a lancé au Canada un parfum à base de fleurs d'oranger venues d'Afghanistan. Cette culture remplace celle du pavot, et affranchit les villageois des seigneurs locaux.
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