Les résultats des banques en voie

Après les pertes historiques essuyées en 2008 et les revenus spectaculaires accumulés depuis le début 2009, notamment dans les activités de marché, les résultats des banques françaises au quatrième trimestre, attendus à partir de mercredi avec BNP Paribas, devraient témoigner d'une certaine normalisation.Dans un contexte de reprise très modérée de la croissance, les investisseurs seront notamment attentifs à l'évolution du coût du risque, c'est-à-dire des provisions pour créances douteuses, dans les différents métiers. En banque de détail, les investisseurs n'attendent guère mieux qu'une stabilisation à un niveau élevé, le reflux n'étant pas attendu avant la mi-2010. Dans ces conditions, « c'est sur les grandes entreprises, donc dans la banque d'investissement, qu'on a le plus de chances d'avoir une baisse réelle du coût du risque », estime Jean Sassus, analyste chez Raymond James. Un espoir étayé par les données de la Coface, pour qui les défaillances d'entreprises ont enregistré en décembre leur premier recul sur un an (? 6 %) depuis le début de la crise.Principale bénéficiaire des plans de sauvetage publics, la banque de financement devrait continuer à tirer les résultats, mais sa contribution devrait poursuivre le recul amorcé au troisième trimestre. Notamment dans les activités de marché, où les analystes examineront le rythme de normalisation des revenus sur le segment des produits de taux, après l'explosion du début d'année. « Les revenus du ?fixed income? ont chuté d'environ 50 % sur trois mois chez Credit Suisse et Deutsche Bank », souligne un autre analyste, pour qui « les banques les plus exposées à ces activités devraient logiquement être les plus pénalisées, à commencer par BNP Paribas ». En revanche, l'embellie observée sur les marchés actions devrait soutenir les revenus de ces activités, ce qui pourrait profiter à Société Généralecute; Générale. Quant aux revenus des métiers de financement et de conseil, « ils devraient continuer à progresser doucement avec la sortie de crise », estime le même analyste.La situation est plus confuse dans les activités de banque de détail, soumises à des forces opposées. « Les volumes d'activité ont sans doute souffert de la faible demande de crédit, estime Éric Delannoy, vice-président du cabinet Weave, mais cet effet pourrait être compensé par le redressement de la marge d'intérêt, car les banques n'ont pas entièrement répercuté dans leur offre la baisse structurelle du coût de refinancement. »Enfin, après une année 2008 difficile, la gestion d'actifs devrait poursuivre sa stabilisation, avec une collecte nette plutôt bien orientée et une base de coûts réduite. Mais la rentabilité restera sous pression, car les investisseurs, échaudés par la crise, continuent à préférer les produits simples, peu rémunérateurs pour les banques.
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