Les sociétés high-tech qui visent la Bourse voient leur valorisation flamber

D'une façon générale, une entreprise rachetée à un prix équivalant à son chiffre d'affaires, c'est déjà beau. À partir d'un multiple de 2 ou 3, on parle souvent d'acquisition surpayée. Que dire alors des valorisations des groupes américains de high-tech qui fomentent actuellement une introduction en Bourse ! À commencer par le réseau social LinkedIn, valorisé à près de 3 milliards de dollars, soit 25 fois son chiffre d'affaires réalisé en 2009 (pour 2010, seuls les revenus des neuf premiers mois ont été publiés). 25, c'est également le multiple de valorisation de Facebook. La valeur du réseau social est estimée à 50 milliards de dollars, alors que son chiffre d'affaires est évalué à deux milliards seulement. Ces multiples colossaux font pourtant pâle figure face à celui de Twitter. Le site de microblogging vaudrait près de 10 milliards de dollars, soit...222 fois son chiffre d'affaires de l'année 2010.Sans atteindre les sommets des sites de réseaux sociaux, les autres groupes américains de high-tech désireux de s'introduire à Wall Street valent chers. Très chers. Dernier exemple en date, Pandora, spécialisé dans la musique sur Internet. La société espère lever 100 millions de dollars à la Bourse de New York, ce qui la valoriserait au total à 1 milliard de dollars. Une somme qui ne représente pas moins de 18 fois le chiffre d'affaires engrangé par Pandora, l'an dernier. Quant à Zynga, la star des jeux sur Facebook, le groupe est valorisé 9 milliards de dollars, soit 10 fois ses revenus de l'exercice 2010. Alors, bulle ou pas bulle ? Bulle, sans doute. D'accord, ces entreprises voient leur activité exploser, pour le moment. Mais nombre d'entre elles sont déficitaires, en raison notamment de leurs coûts de marketing astronomiques. C'est le cas de Pandora, dont les revenus ont certes triplé au cours des neuf premiers mois de l'année 2010, mais dont les coûts se sont envolés de 80 %, dans le même temps. Résultat, lors d'un récent sondage réalisé par l'agence Bloomberg auprès d'un millier d'investisseurs, d'analystes et de traders, et portant sur la valorisation de Facebook, 69 % des experts interrogés ont estimé que celle-ci était trop élevée. Et la moitié d'entre eux ont indiqué que la flambée de la valorisation du réseau social pouvait laisser présager d'une nouvelle bulle financière dans le secteur des technologies de l'information. Comme en 2000.
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