Fin de partie incertaine entre Telefónica et PT

Réuni jeudi, le conseil d'administration de Portugal Telecom (PT) a remis à ce vendredi la décision d'accepter, ou non, l'offre de l'espagnol Telefónica sur Brasilcel. Cette co-entreprise, détenue à 50/50 par les deux groupes ibériques, contrôle 60 % de Vivo, le premier opérateur de téléphonie mobile au Brésil avec 54 millions d'abonnés, que convoite le géant espagnol des télécoms. Et c'est justement ce même vendredi, à 23 heures 59, que prend fin l'offre de Telefónica, après plus de deux mois de bras de fer. Le refus catégorique de Portugal Telecom de se défaire de cet actif stratégique a conduit Telefónica à augmenter son offre, d'abord à 6,5 milliards d'euros, puis à 7,15 milliards, à la veille de l'assemblée des actionnaires de PT convoquée pour se prononcer sur l'offre. Ces relèvements de prix successifs avaient conduit les actionnaires de PT à se prononcer à 74 % en faveur d'une offre jugée généreuse. Mais le gouvernement portugais de José Socrates a utilisé sa « golden share » pour préserver les intérêts stratégiques de l'opérateur historique du pays. Cette « golden share » a été jugée illégale le 8 juillet par la Cour européenne de justice. Mais cette décision n'est pas rétroactive et Lisbonne ne semble pas prêt à changer de position. C'est dans ce contexte que Portugal Telecom doit décider ce vendredi de sa stratégie face à Telefónica, avec l'épée de Damoclès d'un nouveau veto gouvernemental au-dessus de la tête. Plusieurs hypothèsesLa plupart des analystes estiment qu'un accord sera trouvé entre les deux groupes. Si PT devait persister dans son refus, il est peu probable que Telefónica renonce à acquérir Vivo, le groupe dirigé par Césarute;sar Alierta ayant déjà vu ses espérances déçues fin 2009, lorsque Vivendi lui a soufflé l'opérateur brésilien GVT. La presse espagnole spécule sur un éventuel recours judiciaire de de Telefónica, que ce dernier n'a pas confirmé. Les analystes rejettent toutefois cette option : « Engager un procès peut retarder l'acquisition de Vivo. Ce n'est pas l'option la plus rentable pour Telefónica, qui veut profiter dès à présent de la croissance brésilienne », relève Susana Felpeto, chez Atlas Capital.Une dissolution de Brasilcel devant la cour d'arbitrage des Pays-Bas semble plus probable. Celle-ci permettrait à Telefónica d'avoir « une participation directe dans Vivo au lieu de la participation indirecte à travers Brasilcel. En plus de ses 30 %, Telefonica pourrait acquérir tout ou partie des participations des actionnaires minoritaires (40 %). Mais il n'est pas certain que Portugal Telecom souhaite rester dans Vivo sans y avoir de pouvoirs et que Teléfónica compte cohabiter avec un actionnaire comme PT, moins puissant », ajoute cette analyste.Une autre possibilité pour Telefónica serait de lancer une offre publique d'achat sur Portugal Telecom pour augmenter indirectement sa participation dans Vivo. Cette possibilité semble « peu probable, maintenant que Telefónica a vendu 8 % de Portugal Telecom », observe Iván San Félix, chez Renta 4. Telefónica ne possède plus que 2 % du groupe portugais.
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