Lanxess investit massivement, même en Europe

Lanxess, le troisième chimiste allemand, a annoncé mercredi un ambitieux plan d'investissements pour les cinq prochaines années. D'ici à 2015, il mise sur un résultat brut d'exploitation (Ebitda) de 1,4 milliard d'euros, supérieur de 80 % aux 800 millions attendus pour cette année. Certes, cet objectif est, de l'aveu même du président du directoire Axel Heitmann, « très ambitieux ». Mais dans un entretien à « La Tribune », le directeur financier Matthias Zachert juge que le moment est venu d'accélérer la croissance de Lanxess. Il est vrai que le groupe a effacé son passé de mouton noir de Bayer, dont il s'est séparé en 2004, et a le vent en poupe. Au premier semestre, sa marge Ebitda était, à 14,6 %, supérieure à celle d'avant la crise. Le groupe récolte les fruits de son recentrage sur les produits hauts de gamme, sur certains marchés en croissance comme le caoutchouc synthétique, et sur les pays émergents, mené depuis six ans ainsi que de sa ferme discipline en termes de coûts. « Pour être compétitifs, nous devions disposer d'une structure de coûts assainie et d'un portefeuille d'activité optimal. C'est désormais chose faite et cela nous autorise à aller plus vite et investir sans changer sensiblement notre stratégie », explique Matthias Zachert. Lanxess va donc investir fortement. Il ne donne pas de chiffre global, mais les projets sont légion. En 2013, une usine de caoutchouc butyle sera lancée à Singapour pour un investissement total de 400 millions d'euros. Une étude de faisabilité d'un nouveau site de caoutchouc synthétique néodyme en Asie devrait aussi déboucher d'ici six mois sur un projet concret. En tout, la direction a énuméré pas moins de 580 millions d'euros d'investissements prévus, surtout dans les pays émergents, qui demeurent la priorité. intérêt pour la chimie du cuirMais l'Europe n'est pas oubliée. Une nouvelle ligne de production sera ouverte dans l'usine d'Anvers, en Belgique, et plusieurs sites allemands seront développés. Pour Matthias Zachert l'amélioration de la performance des sites européens permet aujourd'hui le développement de certains d'entre eux, mais il prévient que les émergents demeurent la principale destination des investissements organiques du groupe. Toutes les activités devront apporter leur pierre à l'édifice et améliorer en moyenne leur rentabilité de 5 % par an. Lanxess entend aussi doper sa croissance à hauteur d'un tiers par des acquisitions de petite et de moyenne tailles, y compris dans de nouveaux secteurs. La rumeur outre-Rhin veut qu'il soit intéressé par la chimie du cuir de BASF, mais le groupe s'est refusé à tout commentaire. Matthias Zachert reconnaît cependant qu'une acquisition importante serait le seul cas dans lequel le groupe pourrait réaliser une augmentation de capital. Autrement, les investissements prévus seront financés par la trésorerie et la dette. Romaric Godin, à Düsseldorf
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