Le premier contrat à terme européen sur le lait sera lancé le 18 octobre

C'est dans l'ambiance tendue du Space, le salon international de l'élevage qui se tient ces jours-ci à Rennes, que Nyse Liffe a annoncé mercredi le lancement de son contrat à terme sur le lait en poudre, pour le 18 octobre prochain à Paris. La veille, des producteurs de lait avaient saccagé des stands du salon, notamment ceux de FranceAgriMer et du ministère de l'Agriculture. L'objet de la discorde : le mode de fixation du prix du lait. La FNSEA, qui organise le Space, a le monopole historique des négociations avec les instances industrielles et coopératives, ce que contestent d'autres syndicats laitiers.« gérer le risque de prix »Intéressés par les perspectives ouvertes par une nouvelle référence de prix, une cinquantaine de producteurs indépendants participaient mercredi à la conférence de lancement. Avec l'idée de se grouper entre producteurs pour se protéger de la volatilité des prix du lait en utilisant le futur marché à terme. « En Nouvelle- Zélande, le principal marché du lait, il peut y avoir une volatilité de 25 % des cours du lait sur un an. D'où l'intérêt de se couvrir », explique Emeline Bergeron, responsable de l'agence de Nantes d'Offre et demande agricole. Les grands acteurs du lait comme Lactalis, Bongrain, ou même des producteurs de brioche tentaient aussi de comprendre le fonctionnement de ce nouveau contrat.« Notre produit sera utilisé par l'industriel mais permettra au producteur d'avoir à terme un prix de référence sur le lait », précise Nicholas Kennedy, du Nyse Liffe. « Il permettra à l'opérateur de gérer le risque de prix, surtout avec le contrat sur le beurre qui devrait être lancé au premier semestre 2011. » Du nom de SMP, pour Skimmed Milk Powder, le contrat du Nyse Liffe porte sur la livraison de 24 tonnes de lait en poudre, soit l'équivalent de 250.000 litres de lait. Les points de livraison sont Rotterdam, Anvers et Hambourg, soit les principaux lieux de consommation du produit. Sur les autres produits de Nyse Liffe, seuls 3 % des contrats se soldent par des transactions sur le marché physique, ce qui devrait également être le cas du contrat sur le lait.Après le lait en poudre, le Nyse Liffe prévoit d'héberger dès le premier semestre 2011 des contrats concernant les deux autres composants du lait : le beurre et la poudre de lactosérum, ou poudre de petit lait. Aline Robert
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