en bref

Connaître les marchés dérivésLa crise financière entraînée par les subprimes aura eu comme effet de mettre à la une des médias des expressions comme titrisation, CDS (Credit Default Swap) ou CDO (Collateralized Debt Obligation)? Le grand public découvrait le langage d'un monde de la finance abstrait, mathématisé, virtuel où les bonus des traders et les montants des transactions atteignent des niveaux qui défient les lois de la pesanteur. Mais derrière les mots, il y a des actions, des techniques, des raisons, une logique. Delphine Lautier et Yves Simon relèvent le défi d'expliquer les arcanes de cet univers des marchés dérivés en 100 mots. Ils rappellent opportunément que ces marchés existent depuis plusieurs siècles et qu'ils ont une fonction essentielle : une protection contre les risques des investisseurs. La nouveauté se trouve dans la sophistication et le développement de l'informatique. Sans céder à l'air du temps, les deux professeurs à l'université de Paris-Dauphine proposent des définitions rigoureuses du vocabulaire financier dans un style clair et didactique, où chaque concept est systématiquement référencé et renvoyé à sa définition à chaque occurrence. Un glossaire vient compléter utilement cet ouvrage idéal pour le néophyte et vade-mecum indispensable pour le connaisseur. R. Ju.« Les 100 mots des marchés dérivés » par Delphine Lautier et Yves Simon, éditions PUF, coll. QSJ, 127 pages, 9 euros.Économie de la vertuÀ la fin de sa vie, Henry Hazlitt, célèbre journaliste libéral américain, auteur du best-seller « l'Économie politique en une leçon », consacra son dernier livre aux? Stoïciens. Il trouvait en eux un enseignement profond, fondé sur la distinction « entre ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous ». Le stoïcisme domina le monde antique durant près de six siècles (de 350 av. J.-C. à 250 apr. J.-C.), attirant des individus issus des couches populaires comme aristocrates, avant que le christianisme en capte l'héritage à sa façon. Depuis quelques années, cette philosophie fascinante retrouve des lecteurs sinon des adeptes dans nos sociétés post-chrétiennes. Thomas Bénatouïl, jeune chercheur, en renouvelle l'approche dans « les Stoïciens III », se focalisant sur la façon dont cette pensée articule la théorie à la pratique par le biais d'exercices et de techniques. Il montre qu'« être stoïcien » n'est pas tant un idéal de vie qu'une « technique de perfectionnement d'une attitude commune à tous les hommes ». R. Ju.« Les Stoïciens III » par Thomas Bénatouïl, éditions Les Belles Lettres, 240 pages, 19 euros.Guerre et paix de l'eau« Les guerres du XXIe siècle éclateront à cause de l'eau » : cette sinistre prédiction revient depuis des années comme un leitmotiv. L'état des lieux fait effectivement peur : la consommation a été multipliée par dix en quinze ans et l'ONU a prévenu que l'eau pourrait devenir un problème sérieux d'ici à 2020. L'ouvrage de Frédéric Lasserre, l'un des meilleurs spécialistes de la géopolitique de l'eau, tente donc de prendre l'exacte mesure des enjeux et des risques de conflits, loin de tout catastrophisme ou d'optimisme béat. À travers l'examen passionnant des principales zones de tensions liées à la rareté de l'eau, souvent méconnues, du Jourdain à l'Indus, de l'Euphrate au Canada, l'auteur délivre un message finalement porteur d'espoir : se battre pour l'eau est absurde, d'autant plus absurde qu'une coopération entre États et une gestion rationnelle des ressources permettraient ? et permettent déjà (même entre frères ennemis) ? de résoudre l'essentiel des problèmes. Mais il y a encore beaucoup de chemin à faire. E. B.« Les Guerres de l'eau » par Frédéric Lasserre, éditions Delavilla, 250 pages, 17 euros.
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