Raphaël Zier, visionnaire de la création technologique

On va avoir une pénurie de sociétés spécialisées dans la communication digitale. Notre métier n'existe pas aujourd'hui », répète à l'envi Raphaël Zier, qui n'hésite pas à parler d'un « tsunami digital ». Il a renforcé en novembre dernier sa participation dans l'agence de marketing on line Netbooster, dont il est le premier actionnaire avec 26 % du capital. Un investissement total de 8 millions d'euros. « Il ne fait aucun doute que Netbooster va réaliser une excellente année. Cotée sur Alternext, la société vaut aujourd'hui 45 millions d'euros contre 15 millions d'euros quand j'y suis rentré. Dans deux à trois ans, sa valeur aura décuplé. C'est la magie de la création », poursuit l'administrateur et directeur du développement de l'agence. Créée en 1998, Netbooster, certifiée entreprise innovante par Oséo, a réalisé en 2009 un chiffre d'affaires de 55 millions d'euros et rassemble 550 salariés. Son champ d'action va de l'Europe aux Philippines, en passant par le Brésil et la Chine. Elle vient d'engranger une déferlante de nouveaux budgets comme EurosportBet, Mondial Assistance, The North Face, Dunlopillo ou HEC. « Notre modèle, c'est le paiement à la performance. Actuellement, nous n'avons pas de retour sur investissement sur le ?display? (les bannières). Mais grâce à la technologie, ce marché sera efficace dès 2015 et représentera 50 milliards de dollars », souligne le dirigeant. « J'ai toujours balancé entre la création et la techno », confie cet Alsacien de 39 ans, sorti de l'école d'image de synthèse de Valenciennes. Il a commencé sa carrière en 1993 au sein de l'agence de publicité Audour Soum Larue SMS. « J'ai compris que le beau, c'est sympa, mais ce n'est pas ce qui se vend. Il faut le marketing », indique-t-il. Un an plus tard, il crée 68e parallèle, agence spécialisée dans la conception de cédéroms et de programmes multimédias. Et a un très gros client : l'armée française. Ainsi que des maisons de disques. C'est les débuts d'Internet. « On n'a rien senti »Il part aux États-Unis et découvre la technologie qui rajoute du contenu multimédia sur les albums de musique. Il propose son concept à Sony Music. « Chaque fois que j'ai une nouvelle idée, on me dit que je suis cinglé, que mon truc, c'est un gadget comme on me le disait déjà quand je parlais d'Internet », s'amuse-t-il. En 1997, il fonde l'agence Pôle Nord et monte notamment le site Internet du groupe NTM. La bulle Internet en 2000 ? « On n'a rien senti », lâche t-il un brin narquois. Il amène ses clients (le Club Dial (musique & films), le voyagiste e-bookers, Travelocity) sur Google en les faisant bénéficier de la technologie du tracking (mesure du référencement). Pôle Nord devient l'un des plus gros acheteurs en France sur Google. « Les grandes agences avaient loupé le virage. J'étais sidéré », confie-t-il. En 2006, il revend Pôle Nord à Publicis et rejoint le groupe de Maurice Lévy. Il s'installe à Londres. Au début 2009, il crée Pure Agency, agence de marketing pour les mobiles, avec Christophe Léon, ancien de Voyagessncf.com. « Quand le business est arrivé à maturité, il ne m'intéresse plus. C'est le challenge qui m'intéresse, anticiper la puissance de la révolution technologique », s'enthousiasme le directeur de Netbooster.
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