Un groupe qui a les moyens de ses ambitions

« Si nous payons 20,1 milliards de dollars pour Genzyme, c'est que nous y avons trouvé beaucoup de choses intéressantes ! » a lancé en souriant Chris Viehbacher ce mercredi. Au terme de trois OPA successives et de sept mois de bataille, le laboratoire paiera pourtant 74 dollars par action aux actionnaires de Genzyme, contre 69 initialement proposés. Soit un surcoût de 1,6 milliard de dollars. Rien d'excessifEt que dire du complément de prix, le fameux « certificat de valeur conditionnelle » (CVC), qui pourra grimper jusqu'à 14 dollars par action d'ici à 2020, alors que les observateurs attendaient entre 4 et 6 dollars ? Cela n'inquiète guère les marchés, qui ont plébiscité l'opération (lire ci-dessous), prévue pour être close au deuxième trimestre. « Le rachat de Genzyme se fait plutôt dans des conditions satisfaisantes pour Sanofi », estime Eric Le Berrigaud chez Raymond James. « Le laboratoire français valorise Genzyme 20 fois ses bénéfices 2011 et 16 fois 2012. C'est le haut de la fourchette des transactions du secteur, mais cela n'a rien d'excessif », acquiesce un confrère parisien.Plusieurs raisons à cet enthousiasme. D'abord, le paiement des 14 dollars est peu probable. « Sanofi ne devrait pas verser plus de 2 à 4 dollars. Le cinquième dollar n'interviendra que si les ventes de Lemtrada dépassent 1,8 milliard : il y a peu de chance pour cela », explique l'analyste parisien. De plus, l'opération aura un effet positif sur le bénéfice net par action dès 2012 et y ajoutera entre 75 centimes et 1 euro en 2013. Attrayant en comparaison des 7,06 euros de bénéfice net par action enregistrés par Sanofi l'an dernier.Enfin, l'acquisition sera réalisée via un prêt relais (refinancé par une émission obligataire de 10 milliards de dollars et par les flux de trésorerie du groupe pour 5 milliards) et en cash. Le CVC, lui, sera coté au Nasdaq « d'ici le début du deuxième trimestre ». Alors débutera l'intégration de Genzyme. Et c'est à l'aune de celle-ci que sera jugée la valeur de l'opération. « Les risques, s'il y en a, portent sur l'intégration et la poursuite du développement de Genzyme au sein de Sanofi », résume un analyste. Les banques-conseils des deux parties percevront, elles, 125 millions de dollars d'honoraires, selon Reuters. A. T.
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