La Fed décide qu'il est urgent d'attendre

C'est hier, mardi, alors que se déroulait le conseil de la Réserve fédérale, que le Trésor américain a choisi d'emprunter à la banque centrale le vocable qui l'embarrasse tant. Le secrétaire au Trésor, Tim Geithner, a estimé que le pourcentage d'Américains qui ne trouvent pas d'emplois (9,7?% de la population active actuellement) devrait «?rester élevé pour une période prolongée?». Le débat qui fait rage à la Fed entre faucons et colombes porte justement sur l'opportunité de la suppression de la formule qui engage les «?Sages?» du conseil à conserver «?des taux exceptionnellement bas pendant une période prolongée?». Elle figure dans ses communiqués depuis mars 2009, époque à laquelle la Fed avait annoncé son programme de rachat de 300 milliards de dollars de titres de la dette publique américaine, désormais bouclé, et la prive de toute marge de manoeuvre pour sortir de sa politique de taux voisins de zéro, sans risquer de provoquer un vent de panique sur les marchés. Les dissensions sont telles actuellement au sein du conseil que personne ne s'attendait à voir disparaître cette phrase contraignante dès mardi, mais ses semaines semblent désormais comptées. Ce n'est pas pour autant que le taux directeur de la Fed - le taux cible des fonds fédéraux - qui évolue dans une fourchette de 0?% à 0,25?% depuis décembre 2008, en sera majoré dans la foulée. Car le diagnostic de la banque centrale reste prudent?: si le risque d'une rechute de l'activité semble s'éloigner, la reprise amorcée à l'été ne devrait se poursuivre que lentement en 2010, le niveau élevé du chômage continuant de peser sur les dépenses des ménages, alors que le crédit reste toujours difficile à obtenir. Mais la Fed se sera libérée du carcan qu'elle s'était imposé même si, comme le veut la tradition, elle n'infléchira sa politique monétaire qu'une fois que le marché de l'emploi aura durablement redémarré. Dans l'immédiat, priorité est donnée à la résorption des liquidités excédentaires. Comme elle l'a laissé anticiper, un terme définitif à son programme de rachat de 1,250 milliards de dollars de créances hypothécaires sera mis le 31 mars. Parallèlement la Fed continuera à prendre des décisions ponctuelles de détricotage des mesures anticrise qui ne nécessitent pas de réunions formelles de son conseil, à l'instar de la normalisation de son taux d'escompte. Elle avait rehaussé ce taux plafond d'un quart de point à 0,75?% le 19 février dernier, sans pour autant lui restituer le niveau pénalisateur qui le sépare, historiquement, de 100 points de base du taux des fonds fédéraux. nDans l'immédiat, priorité est donnée à la résorption des liquidités excédentaires.
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