Bertrand Tavernier signe un subtil portrait de femme

Après les bayous de Louisiane («Dans la brume électrique», 2009), Bertrand Tavernier explore la France du XVIe siècle dans son dernier long-métrage «La Princesse de Montpensier», présenté hier en compétition à Cannes. Un film en costumes, de facture classique, porté par la nouvelle génération d'acteurs du cinéma français. L'intrigue emprunte à une nouvelle de madame de La Fayette. Nous sommes en 1562. Alors que catholiques et huguenots s'affrontent, le marquis de Mézières s'arrange pour que sa fille (Mélanie Thierry) épouse le prince de Montpensier (Grégoire Leprince-Ringuet). Sauf qu'elle aime le Duc de Guise (Gaspard Ulliel). Et pour ne rien arranger, le comte de Chabannes (Lambert Wilson) s'éprend d'elle. Suivi du duc d'Anjou (Raphaël Personnaz). Scènes de guerre, combats d'épée, passions, trahisons... Et pourtant, c'est un film intimiste que réalise Bertrand Tavernier. Dommage qu'il soit aussi long à démarrer. Mais il y a des choses formidables aussi ici. À commencer par le portrait viscéralement féministe que brosse le réalisateur de son héroïne, magistralement incarnée par Mélanie Thierry. Tout aussi bouleversant est le personnage du comte de Chabannes, honnête homme avant l'heure, fatigué de la barbarie de cette guerre de religions. À y regarder de plus près, cette dernière thématique, additionnée à celle du mariage forcé, fait que ce film en costumes (magnifiques) n'est finalement pas très éloigné d'une certaine réalité. Y. Y.
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