Alternext fête ses cinq ans d'existence

Alternext (devenu Nyse Alternext) a 5 ans. Lancé le 17 mai 2005 sur le modèle de l'AIM londonien pour simplifier l'accès des petites et moyennes entreprises (PME) en Bourse, le marché organisé mais non règlementé de Nyse Euronext a connu des débuts en fanfare. Mais la crise financière est passée par là, coupant net son élan. Ces derniers mois, l'opérateur boursier, avec l'appui de la place financière et de Bercy, n'a donc pas ménagé ses efforts pour tenter de relancer la machine. « L'assèchement du marché du crédit après la faillite de Lehman a été une opportunité pour les autorités de faire d'Alternext une véritable solution de financement pour les PME lâchées par les banques », explique Cyril Temin, associé d'Euroland Finances.Au total, depuis 2005, 2,3 milliards d'euros ont été levés sur Alternext. Le marché aux exigences de cotation moins strictes que celles d'Eurolist compte aujourd'hui 133 sociétés d'une capitalisation boursière totale de 4,4 milliards d'euros. Et Nyse Euronext a bon espoir de voir ces chiffres progresser. « Aujourd'hui, le pipeline est plus important que ces deux dernières années. Nous avons une douzaine d'introductions en Bourse prévues dans les trois prochains mois et une ­quinzaine s'annonce encore derrière », indique Xavier Bommart, responsable du développement commercial du listing européen de Nyse Euronext. C'est aussi, espère-t-il, le retour des offres publiques. Trois émissions primaires ont déjà permis de lever 51,86 millions d'euros en 2010. « Dans l'ensemble, le marché a eu ces ­dernières années un bon écho auprès du grand public. Avec la crise, les investisseurs institutionnels ont déserté ­Alternext et ce sont désormais les particuliers qui animent le marché à l'occasion d'introductions ou d'augmentations de capital », souligne Cyril Temin. Critères qualitatifsNyse Euronext a travaillé à doper l'offre avec, par ­exemple, l'extension de la cotation en continu. Ouverte depuis novembre dernier, la passerelle avec le marché réglementé a, par ailleurs, permis à quatre sociétés de rejoindre Alternext. Selon Marc Lefèvre, directeur des relations émetteurs pour NYSE Euronext, 20 à 30 autres envisagent ce transfert. Mais toutes ne franchiront pas le cap cette année. « Car elles doivent respecter les critères d'admission d'Alternext [un flottant supérieur à 2,5 millions d'euros, un chiffre d'affaires de plus de 5 millions et être bénéficiaire], dont nous entendons maintenir la qualité. » Le seuil du placement privé a été abaissé à 2,5 millions d'euros. Et pour rendre ce marché plus lisible, l'opérateur a crée deux compartiments pour séparer offres publiques et placements privés. Reste à renforcer la demande. Une recherche actions financée par les émetteurs, les investisseurs et l'opérateur devrait y contribuer. « Nous espérons dévoiler au second semestre un mécanisme d'indications de prix systématiques en l'absence d'échanges », révèle aussi Marc Lefèvre. Nyse Euronext devrait aussi annoncer dans les prochains jours l'extension du système de règlement différé (SRD) à un plus grand nombre de valeurs moyennes. Ce dernier dispositif ne concerne toutefois pas Alternext. « Nous devons aller plus loin encore », poursuit-il. « Nous allons renouveler notre demande de création d'OPCVM dédiés à Nyse Alternext et de mécanismes de défiscalisation. »
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