Le Figaro taille dans les troupes d'Evene

Le Figaro s'apprête à tailler drastiquement dans les troupes d'Evene, le site d'informations culturelles acquis en 2007. Sur les 37 salariés de la société, c'est l'équipe des 25 rédacteurs qui va être touchée. « Nous allons ouvrir un plan de départs volontaires. Nous ne gagnons pas d'argent avec Evene », indique Pierre Conte, le directeur général adjoint du Figaro. Ce plan, qui sera ouvert le 21 juin, est considéré par les syndicats comme un « plan social déguis頻. Ces derniers dénoncent les pressions exercées sur la rédaction. Selon eux, Le Figaro ne souhaite conserver que 6 postes sur 25. Le chiffre d'affaires du site a reculé de 4,5 % l'an passé tandis que la perte a doublé à 575.000 euros, en raison d'une croissance du loyer et de la requalification de plusieurs contrats en CDI, selon nos informations. Un grand nombre de rédacteurs étaient rémunérés sous forme de contrats d'auteurs, une pratique épinglée par l'inspection du travail en mars, et qui a abouti à la transformation de 13 contrats en CDI.Mauvaise gestionUn nouveau site devrait sortir en septembre. « Il doit être plus ouvert sur les autres sites et aux communautés », explique Pierre Conte. Autrement dit, le nouvel Evene va se recentrer sur l'agrégation de contenus, alors que sa rédaction couvrait jusque là, le Festival de Cannes, assurait 90 % des critiques de films et réalisait des interviews. « À terme, Le Figaro ne veut plus de journalistes. Pourtant, c'est le contenu qui a permis de gagner 1 million de visiteurs uniques en un an alors que rien n'a été fait pour rénover le site », indique un représentant syndical. Tous dénoncent la mauvaise gestion d'Evene depuis son rachat. Ainsi, le fondateur du site Christophe Chenebault a été maintenu jusqu'à décembre, sans mener, selon les syndicats, les réformes nécessaires. «Nous avons insuffisamment bougé», admet Pierre Conte, qui n'apprécie pas la grogne des salariés que le groupe veut écarter. « On n'est pas arrivé à fédérer les équipes autour du projet». Ce que conteste la rédaction. «Le projet qui va voir le jour est le fruit de la collaboration de la rédaction et des équipes. Ce n'est pas la rédaction qui ne veut plus travailler avec Le Figaro. C'est Le Figaro qui ne veut plus travailler avec la rédaction», s'insurge un porte parole. Sandrine C
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