Grippe A  : Sanofi mise aussi sur le Doliprane

145 millions de boîtes de l'antalgique sortent chaque année de l'usine de Lisieux (Calvados).pharmacieN'en déplaise à son rival suisse Roche, fabricant du Tamiflu, Sanofi-Aventis compte sur la grippe A pour doper son Doliprane. « Nous avons porté le niveau des stocks à deux mois et pouvons augmenter notre production jusqu'à 50 % si l'évolution de la pandémie l'exige », a indiqué hier Alain Peychaud, adjoint au vice-président en charge des affaires industrielles du groupe. Quelque 145 millions de boîtes du célèbre antalgique à base de paracétamol sortent chaque année de l'usine Sanofi de Lisieux (Calvados), à 95 % pour le marché français. Les sites de Compiègne (Oise) et de Cologne en Allemagne peuvent être mis à contribution en cas de forte demande. Même si le Doliprane fête ses 45 ans cette année, il reste stratégique pour son fabricant. Cas unique en France, Sanofi a obtenu en 2003 que le médicament ne soit pas inscrit au répertoire des médicaments génériques : en cas de prescription par un médecin, le pharmacien ne peut pas lui substituer une copie moins chère. 170 millions de recettes« À l'époque, nous avons accepté de baisser le prix du Doliprane au niveau de celui des génériques », fait valoir Christian Lajoux, président de Sanofi France. Seuls 6 centimes d'euros séparent une boîte de Doliprane (1,74 euro) d'un paracétamol générique. Mais avec 80 % des volumes vendus sur ordonnance, le groupe y trouve son compte. Le Doliprane génère environ 170 millions d'euros de recettes annuelles. C'est moins de 6 % du chiffre d'affaires hexagonal de Sanofi, mais « ce chiffre croît de 10 % à 15 % par an », note Philippe Luscan, en charge des affaires industrielles. Ironie du sort, la menace de retrait du Di-Antalvic, autre médicament de Sanofi épinglé en juin par les autorités de santé européennes, a profité au Doliprane, « même si cela n'a pas compensé le manque à gagner du Di-Antalvic [9 millions d'euros de ventes en officine en 2008, Ndlr] », précisent les dirigeants. À Lisieux, où travaillent 175 personnes, Sanofi vient d'investir 10 millions d'euros pour réinternaliser certaines étapes de production (granulation) auparavant confiées à l'usine Rhodia de Roussillon (Vaucluse), qui a fermé en début d'année. « Nous voulions aussi réduire notre dépendance à nos fournisseurs pour des questions de coûts et d'autonomie », complète Philippe Luscan. AUDREY TONNELIER, à Lisieux
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