RFF pousse la SNCF à revoir l'entretien des voies ferrées

Ce jeu de rôles depuis des années est insupportable. » Les attaques publiques de la SNCF à l'encontre des hausses des tarifs des péages de Réseau Ferré de France (RFF) agacent visiblement son PDG, Hubert du Mesnil, qui s'exprimait hier devant l'association des journalistes ferroviaires. Ce débat a été remis sur la table en début de semaine par la SNCF. De manière spectaculaire, puisque la direction de l'opérateur ferroviaire assure que, si rien n'est fait, les marges de l'activité TGV, la vache à lait du groupe, seront nulles dans trois à cinq ans. La SNCF estime, selon ses calculs, que la facture devrait s'alourdir de 940 millions d'euros en 2013 par rapport à 2008 (+ 145 %). Le président de RFF a rétorqué que les tarifs 2011 n'étaient même pas encore fixés, dans la mesure où la SNCF n'a pas communiqué la somme qu'elle demanderait à RFF pour l'entretien du réseau. Ce point est fondamental dans le débat. « RFF possède un réseau et le fait payer pour ce qu'il coûte. Ce coût dépend de son entretien, lequel dépend de la SNCF », explique Hubert du Mesnil. Le contrat de gestion de l'infrastructure a été signé il y a deux ans et s'achève fin 2010. À la SNCF, où l'on peste contre la dépréciation immédiate des investissements dans la branche infrastructures, sa renégociation est considérée comme son « plus gros dossier ».effet des coûts de retraite« Lorsque nous avons signé ce contrat, explique de son côté Hubert du Mesnil, il était à l'équilibre. Aujourd'hui, il ne l'est plus, mais je ne sais pas si nous sommes fautifs. » Allusion à l'effet des coûts de retraite de la SNCF. Pour le prochain contrat, qu'il souhaite d'une durée plus longue, Hubert du Mesnil veut qu'il « permette d'améliorer la performance de la SNCF ». En particulier en axant la politique d'entretien des infrastructures sur leur rénovation. « Mon projet c'est d'investir dans la rénovation des lignes. Lorsque l'on rénove, l'entretien est simplifié, les coûts baissent et on est dans la performance. Nous attendons que la SNCF nous propose des méthodes et des techniques nouvelles pour l'entretien », indique-t-il.Il faudra en effet trouver une solution, car les péages vont continuer d'augmenter. En 2008, RFF et l'État ont signé un contrat, qui fixe la part du financement de RFF pour le coût du réseau à 60 % en 2012 contre 48 %. Chez RFF, si l'on considère que « le train doit rester un transport de masse, on estime néanmoins que le voyageur doit apporter sa contribution pour le financement des lignes à grande vitesse ». De quoi peser sur le trafic si les péages sont répercutés sur le prix du billet ou in fine sur les marges de la SNCF. Ce qui pourrait mettre l'opérateur national dans une position délicate au moment où vont arriver progressivement à partir de 2010 de nouveaux concurrents.
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