Le rebond de la livre, signe avant-coureur de celui du dollar

changesDollar, livre, même combat : jusqu'au début de la semaine c'était à qui chuterait le plus lourdement face à l'euro. La monnaie de Sa Majesté avait pris une longueur d'avance sur le billet vert, puisque depuis début août, époque à laquelle elle avait amorcé son décrochage, la livre avait même cédé 7,5 % de sa valeur vis-à-vis du billet vert fondant, tout en se dépréciant de 10 % face à la monnaie unique. Cette chute solidaire est-elle un signe avant-coureur d'une reprise tout aussi solidaire ? Au cours des quatre dernières séances, la livre sterling a connu un sursaut spectaculaire, gagnant 3,4 % face à l'euro et 4,4 % par rapport au dollar. Au plus haut dans les transactions de vendredi, la monnaie d'outre-Manche se négociait à 0,9095 pour 1 euro et 1,64 dollar. « Si la livre est en mesure de rebondir, c'est que le dollar le peut aussi », décrète Greg Giggs, stratège de Royal Bank of Scotland (RBS). La banque britannique fait en effet le parallèle entre les deux monnaies anglo-saxonnes : la Banque d'Angleterre et la Réserve fédérale sont les « colombes » du G7. Elles ont laissé tomber leur taux directeur à un niveau voisin de zéro et se sont engagées dans l'assouplissement monétaire quantitatif avec une agressivité analogue. dollar « survendu »Les récentes statistiques, relativement favorables, attestent de l'impact des mesures non conventionnelles sur le redressement de l'activité, et la Fed comme la BOE seraient tentées de mettre prochainement en ?uvre les premières mesures de sortie de crise. « La correction en hausse du sterling, tout comme le repli de l'or retombé hier de son piédestal, indiquent que le dollar est très survendu et que le rebond de l'un n'a fait que précéder celui de l'autre », explique l'économiste de RBS.Sa prophétie a commencé à se concrétiser vendredi, le jour même ou il l'a énoncée. Après avoir reflué à son plus bas niveau depuis quatorze mois, à 1,4968 pour 1 euro, le dollar est remonté jusqu'à 1,4850, tirant enfin profit de l'inflexion de la conjoncture américaine, à laquelle il restait jusque-là insensible. En reprise pour le troisième mois consécutif, la production industrielle a bondi de 0,7 % en septembre, le taux d'utilisation des capacités de production remontant de 69,9 % à 70,5 %. En outre, les entrées nettes de capitaux à long terme ont quasiment doublé en août, pour totaliser 28,6 milliards de dollars.Il serait évidemment prématuré de siffler la fin de la partie en faveur des acheteurs de livres et de dollars. Mais si l'on ajoute à leurs rebonds, quasi simultanés, la riposte des responsables monétaires des grands pays contre leur glissade, les vendeurs doivent commencer à se faire du souci. Après Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, qui a jeudi répété qu'il était « extrêmement important » que l'Oncle Sam s'engage en faveur d'un dollar fort, Tim Geithner, le secrétaire au Trésor américain, a estimé hier que le statut de monnaie de référence du dollar conférait aux États-Unis une responsabilité particulière et l'obligation de remettre de l'ordre dans ses finances. nAu cours des quatre dernières séances, la livre a connu un sursaut spectaculaire, gagnant 3,4 % face à l'euro et 4,4 % par rapport au dollar.
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