La Chine fait la leçon aux États-Unis

C'est un président chinois confiant qui entame une visite officielle de quatre jours ce mardi aux États-Unis. Hu Jintao est en effet à la tête d'une Chine qui assoie régulièrement sa suprématie sur la scène mondiale. Symbolique est d'ailleurs la perception des Américains. Selon une enquête menée par le centre de recherches américain Pew (lire ci-dessous), ils sont 47 % à considérer que la République populaire est le leader économique mondial alors qu'ils ne sont plus que 31 % à le penser pour les États-Unis. En 2008, la tendance était inverse, avec des chiffres qui s'affichaient respectivement à 30 % et 41 %.Cette vision d'une montée en puissance de la Chine est corroborée par le calcul des experts du Peterson Institute for International Economics. En 2010, en termes de parité d'achat, l'économie chinoise pesait 14.800 milliards de dollars, celle des États-Unis 14.600 milliards de dollars, indiquent-ils, en ajustant les taux d'échanges sur les différences de prix des biens de consommation similaires dans les deux pays.Ce résultat est dû à l'exceptionnelle activité chinoise qui a crû à un rythme moyen de plus de 10 % au cours de la dernière décennie. En 2010, pour la deuxième année consécutive, l'ex-empire du Milieu était le plus important marché automobile mondial et le premier consommateur d'énergie de la planète.Malgré les critiques virulentes, adressées à la Chine la semaine dernière par le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, en particulier sur la sous-évaluation du yuan (lire ci-contre), Pékin fait le gros dos, mieux, dispense ses leçons à l'Oncle Sam pour l'établissement d'un monde plus équilibré et plus sûr.Dans ses réponses aux sept questions choisies parmi celles posées par les rédactions du « Wall Street Journal » et du « Washington Post », Hu Jintao se paie le luxe de juger que la domination du dollar dans le système monétaire international est un « produit du passé » et critique à nouveau la politique de la planche à billets de la Fed qui, en rachetant en novembre 600 milliards de dollars de dette américaine, influe sur la valeur du billet vert.S'il insiste sur la relation étroite et constructive qui unit les deux pays, notamment dans les nouvelles sources d'énergie, l'énergie propre, les infrastructures, l'aviation et l'espace, le président chinois considère toutefois qu'il faudrait « abandonner la mentalité du jeu à somme nulle issue de la guerre froide » et « respecter le choix de chacun en matière de voie de développement ».Les chiffres plaident pour une ententeCar au-delà des critiques, les relations commerciales entre les deux pays plaident en faveur d'une entente plutôt que d'une confrontation. Selon un rapport du Congrès américain, la valeur des échanges est passée de 2 milliards de dollars en 1979 à 459 milliards en 2010. La Chine est le deuxième partenaire commercial des États-Unis, son troisième client et son premier fournisseur. Seul hic, qui explique la nervosité de Washington, le déficit commercial au détriment des États-Unis est passé de 10 milliards de dollars en 1990 à 273 milliards en 2010.
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