Paris veut relancer le marché obligataire

Les groupes de travail constitués par Europlace pour réfléchir à la réforme du marché obligataire présentent ce lundi leurs conclusions à la ministre de l'Économie, Christine Lagarde, lors du « haut comité de place ». Au menu de la réunion, placée sous le thème de « la relance des marchés obligataires euros en France au service du financement des entreprises européennes », devraient figurer notamment l'amélioration des conditions d'émissions sur le marché primaire parisien, mais surtout de la liquidité du marché secondaire.Si le premier sujet a déjà bénéficié d'avancées en 2008 avec la mise en place de procédures simplifiées pour favoriser l'essor du marché primaire parisien, pour l'instant dans l'ombre de Luxembourg, c'est loin d'être le cas concernant la liquidité pour le marché de « l'occasion ». Une problématique récurrente qui s'est régulièrement heurtée à la réticence des banques, qui bénéficient d'une position centrale dans le fonctionnement du marché obligataire secondaire. Mais la crise aura servi de détonateur.Fragilité, opacit髠Certains intervenants ont été échaudés par la perte de liquidité sur le marché secondaire à la suite de la faillite de Lehman Brothers », note Raoul Salomon, managing director chez Barclays Capital. En proposant des fourchettes de prix d'achat et de vente, les banques sont en effet au c?ur du fonctionnement du marché obligataire secondaire. Elles sont quasiment les seuls opérateurs à l'animer par des échanges de blocs de titres de gré à gré, alors que les investisseurs conservent généralement leur placement jusqu'à l'échéance.Avec les turbulences financières, ces animateurs se sont un temps retirés du marché, soulignant sa fragilité. Mais aussi son opacité, qui rend difficile la valorisation au prix de marché des titres obligataires détenus par les investisseurs soumis à des contraintes réglementaires comme les assureurs, très présents sur le marché obligataire. Lever ce handicap permettrait de favoriser son développement et le financement de l'économie. « On s'attend aujourd'hui à un mouvement de désintermédiation important. Les entreprises devraient de plus en plus préférer au crédit bancaire le marché obligataire, qui devrait continuer à croître », estime Raoul Salomon. C'est d'ailleurs pour faciliter le financement de l'immobilier que le gouvernement a récemment annoncé la création d'obligations à l'habitat.L'idée de créer une ou plusieurs plates-formes permettant une centralisation des carnets d'ordres et d'afficher un prix de marché faisait partie des pistes évoquées par un rapport publié le 16 décembre dernier par l'AMF. Julien Beauvieux
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