Les bonus ont retrouvé leur niveau de 2007 dans la banque d'investissement

Chez BNP Paribas, la baisse des bonus doit être relativisée. Au total, 1 milliard d'euros a été accordé aux 4.000 opérateurs de marché (traders et des vendeurs), soit 250.000 euros en moyenne par personne. La moitié sera payée en cash à la fin du mois de mars et représentera une moyenne de 125.000 euros par personne. Les 500 autres millions d'euros sont attribués en actions (sur la base d'une valeur qui sera déterminée dans les prochaines semaines) et seront distribués par tiers lors des trois prochaines années, de 2011 à 2013. Ces versements annuels seront faits sous certaines conditions. C'est là que le système du « malus » entre en jeu. Si le trader, la ligne de métier dans laquelle il travaille ou l'ensemble de la banque d'investissement ne remplit pas ses objectifs financiers ou perd de l'argent, BNP Paribas pourra revoir à la baisse le nombre d'actions attribuées. Le bonus total sera donc finalement réduit.« superbonus »Mais ce système comporte un double effet à l'avantage des traders. Si les performances ne sont pas entamées et que le cours de Bourse des actions BNP Paribas progresse, la partie différée versée en action augmentera. Les traders pourront donc toucher en quelque sorte un « superbonus ». Une situation loin d'être inenvisageable, d'autant que les cours de Bourse des valeurs bancaires sont actuellement bas et devraient logiquement progresser dans les années à venir, lorsque la croissance sera revenue.BNP Paribas a dû également payer 250 millions d'euros aux États français et britannique pour couvrir la taxe sur les bonus. Au final, l'ensemble des rémunérations (fixes, variables, charges patronales) des 16.000 salariés de la banque d'investissement a coûté 3,37 milliards d'euros à la banque, soit 27,7 % des revenus de cette activité. Le directeur général délégué, Georges Chodron de Courcel, a qualifié ce niveau du « plus bas de la profession », alors qu'il s'élevait à 40 % avant la crise. Il est toutefois à relativiser. En effet, les revenus de la banque d'investissement en 2009 sont supérieurs de 50 % à ceux de 2007. Cette année-là, en appliquant le taux de distribution de 40 %, le montant total des rémunérations avait donc dû atteindre 3,26 milliards d'euros. Un montant équivalent à celui de 2009, alors que les effectifs ont été réduits d'environ 1.000 personnes et que les revenus sont en forte hausse. Malgré cela, Georges Chodron de Courcel a toutefois assuré que ce niveau était « en dehors du march頻 et à « l'extrême limite » et qu'il ne pourrait pas descendre en dessous si les autres banques ne l'imitaient pas. Matthieu Pechberty
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