L'Élysée demande à Guillaume Pepy de relancer le modèle du TGV

On trouve de tout dans la nouvelle lettre de mission adressée par Nicolas Sarkozy au président de la SNCF, Guillaume Pepy, à deux ans de la fin de son mandat, débuté en 2008. Quelques satisfecit comme l'amorce de « l'indispensable évolution du fret ferroviaire », la mise en oeuvre du service minimum. Et plusieurs coups de griffes, dont celui-ci : « Un accent tout particulier doit être mis sur la gestion des situations dégradées en termes d'information et de prise en charge des voyageurs », quelques semaines après l'homérique Strasbourg-Port-Bou, arrivé à destination avec plus de dix heures de retard. Et des injonctions : « Que les cinq métiers de l'entreprise trouvent les moyens de leur rentabilité », que les acquisitions de l'entreprise soient autofinancées.À l'occasion de la présentation des résultats 2010 de l'entreprise, ce jeudi, Guillaume Pepy est surtout revenu sur les éléments les plus favorables. Par exemple cette citation, dans laquelle « le chef de l'État réaffirme sa pleine confiance à l'équipe dirigeante de la SNCF », mais aussi sur d'autres aspects reprenant certaines des antiennes de la direction.Sur le point, crucial, du modèle économique du TGV par exemple. La division qui a longtemps financé les autres activités de l'entreprise voit aujourd'hui sa rentabilité érodée, notamment du fait des hausses de péage du gestionnaire d'infrastructures (12 % en 2010) RFF, et des coûts de l'énergie. En témoignent encore les comptes 2010 de l'activité : malgré une hausse de 5 % de son chiffre d'affaires, l'activité a vu sa rentabilité opérationnelle s'éroder de 14,4 % à 12,6 %.« cadre social harmonisé »Or la lettre de mission souligne que « l'évolution des tarifs des péages [aujourd'hui négociée pour un an, Ndlr] devra apporter la visibilité nécessaire aux opérateurs et assurer, pour sa part, les grands équilibres économiques du ferroviaire ». Sur les tarifs : « Vous disposerez d'une responsabilité tarifaire étendue, permettant de mieux adapter l'offre à la demande. » Guillaume Pepy n'a pas caché sa satisfaction devant ce qu'il interprète comme « le soutien de l'État à un nouveau modèle TGV ». Sur un autre point encore, le président de la SNCF n'a pas boudé son plaisir. Alors que l'entreprise affrontera bientôt la concurrence dans le transport de voyageurs, Guillaume Pepy a particulièrement goûté le fait que l'Élysée mentionne « le cadre social harmonisé » dans lequel devra se faire cette ouverture.En 2010, la SNCF a enregistré des résultats « verts pâles », selon David Azéma, le directeur général délégué stratégie et finances de la SNCF. Le groupe a enregistré des ventes en progression de 4,1 % à périmètre et changes constants, à 30,46 milliards d'euros (+ 22,4 % en incluant les acquisitions, Keolis notamment). Son résultat net récurrent, s'est établi à 231 millions d'euros, contre 3 millions un an plus tôt. Mais la marge opérationnelle du groupe, qui reflète globalement sa capacité à investir, n'a qu'à peine progressé, passant de 6,8 % à 7,1 %, loin du seuil des 10 % que la SNCF juge nécessaire pour couvrir ses besoins récurrents d'investissement.
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