Quasiment inconnue hors du Japon, Rakuten, la société qui reprend le français Price Minister, est la plus emblématique d'une lignée de pépites internet japonaises très performantes, mais qui demeurent jusqu'ici très centrées sur leur marché intérieur. Fondée par Hiroshi Mikitani, un ancien haut fonctionnaire, Rakuten a réussi à bouter eBay du Japon grâce à une offre taillée sur mesure pour le pays. Gigantesque galerie marchande en ligne, l'entreprise possède un catalogue de plus de 20 millions de références proposées par quelque 22.000 commerçants locataires d'un espace réservé payant. Le site se fait fort de guider les particuliers pour la création de leur boutique virtuelle et pour la mise en valeur de leurs produits. Il compte 44 millions de membres et un volume de transactions d'environ 1.000 milliards de yens (8,8 milliards d'euros). seul moyen de croîtreLeader incontesté sur un marché japonais du e-commerce qui a désormais atteint la maturité, le groupe cherche aujourd'hui à s'internationaliser, seul moyen de croître encore. D'où les rachats successifs menés par l'homme pressé qu'est son patron. "On ne peut pas vous passer M. Mikitani, il est aujourd'hui à Londres? expliquait d'ailleurs un porte-parole de Rakuten à Tokyo jeudi soir. Fin mai, Rakuten s'était offert, pour 250 millions de dollars, Buy.com, un site de vente californien (62 millions de dollars de chiffre d'affaires en 2009), marquant ainsi son entrée au États-Unis. Et, en début d'année, il a fondé une coentreprise en Chine avec le moteur de recherche Baidu.Problème : Rakuten aura du mal à reproduire sa réussite japonaise ailleurs, car elle s'appuie sur l'extraordinaire offre logistique de l'archipel qui sous-tend le commerce en ligne et en fait une véritable alternative à la distribution classique.Régis Arnaud, à Tokyo

latribune.fr

18 Juin 2010, 15:58

Partager :