Renforcée, la Banque centrale américaine préserve son indépendance

Ben Bernanke ne cache pas sa satisfaction. Pour le président de la Réserve fédérale, les négociations en cours au sein de la commission mixte Chambre-Sénat visant à permettre au Capitole de voter la plus vaste refonte de la supervision financière depuis les années 1930, ont accompli des « progrès importants ». In fine, la réforme que les démocrates espèrent soumettre à Barack Obama pour promulgation d'ici au 4 juillet, préservera largement l'indépendance de la Fed. Et malgré son incapacité à prévenir la crise des crédits « subprime », les pouvoirs de régulation de la banque centrale seront renforcés.Le Congrès a renoncé à auditer les décisions de politique monétaire de la Fed ainsi qu'à autoriser la Maison-Blanche à nommer le président de la Fed de New York. Les conditions d'ouverture du guichet d'escompte de la Fed pourront en revanche être auditées par le Capitole. De passage à New York, Ben Bernanke a soutenu la création d'un conseil du risque systémique associant différents régulateurs. La Fed doit être « associée à fond aux efforts collectifs destinés à promouvoir la stabilité financière », a-t-il souligné.Activités des banquesAu cours des derniers jours, la commission mixte s'est entendue pour que le gendarme boursier (SEC) s'attaque aux conflits d'intérêt inhérents aux notations attribuées par les agences Standard & Poor's, Fitch Ratings et Moody's. Les négociateurs ont aussi tranché sur le sort des sociétés de capital investissement et les hedge funds: ceux gérant plus de 150 millions de dollars devront s'enregistrer auprès de la SEC. Reste désormais à négocier des aspects très sensibles de la réforme débattue : la filialisation des activités des banques dans les dérivés négociés de gré à gré, la limitation voire l'interdiction de leurs opérations de trading pour compte propre, la création d'une agence de protection des consommateurs et la réduction des commissions sur les cartes de crédit que combattent activement les lobbies de Wall Street. Éric Chalmet, à New York.
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