Goldman Sachs cible les riches pour rééquilibrer son business model

Il y a loin des paillettes de Wall Street aux rives tranquilles du lac Léman. La flamboyante Goldman Sachs va pourtant s\'inspirer des discrètes banques suisses spécialisées dans la gestion de fortune pour redéfinir son business model. La banque d\'affaires souhaite en effet se développer plus avant dans la banque privée hors des Etats-Unis, notamment dans les pays émergents et en Europe. Un virage à 180 degrés pour Goldman Sachs, spécialisée dans le conseil en fusions et acquisitions, le courtage, le pilotage d\'introductions en Bourse et autres levées de fonds.Un bénéfice en chute de 11%Oui, mais voilà, les temps sont durs pour les banques d\'investissement. Ce métier très cyclique pâtit depuis bientôt un an de la volatilité des marchés d\'actions, qui décourage les entreprises de s\'introduire en Bourse, et de perspectives macro-économiques si incertaines que les sociétés reportent leurs projets d\'acquisitions aux calendes grecques. Résultat, Goldman Sachs a publié mardi une chute de 11% de son bénéfice net, à 962 millions de dollars, au titre du deuxième trimestre. Au-delà de ces éléments conjoncturels, une menace structurelle pèse sur la banque d\'investissement : celle de la règle Volcker, qui interdira aux banques américaines la spéculation pour compte propre, et plombera donc un peu plus leur rentabilité.Fort potentiel à l\'internationalGoldman Sachs s\'apprête donc à pousser ses feux sur les services financiers dédiés aux grandes fortunes. Un métier certes moins rentable que la banque d\'investissement mais beaucoup moins sensible aux aléas de l\'économie. Et qui présente en outre un fort potentiel à l\'international, en particulier dans les pays émergents. \"Last but not least\", les dépôts collectés auprès de ces riches clients représenteront une source de financement bien moins onéreuse que les fonds habituellement levés par la banque sur les marchés. \" Nos activités de banque privée à l\'étranger sont actuellement très faibles mais nous comptons les faire progresser très rapidement\", a indiqué le directeur financier David Viniar, lors d\'une conférence téléphonique, mardi.Financer l\'acquisition d\'oeuvres d\'artL\'accélération de Goldman Sachs dans la gestion de fortune à l\'étranger semble d\'autant plus pertinente que le groupe, première banque-conseil en fusions et acquisitions au monde, possède un très beau carnet d\'adresses. Des noms prestigieux, susceptibles de devenir les futurs clients de sa banque privée, laquelle proposera notamment des financements pour l\'acquisition de biens immobiliers, d\'œuvres d\'art, de bateaux, etc. Des financements qui étaient jusqu\'alors la chasse gardée des banques européennes, mais sur lesquels elles sont obligées de réduire la voilure afin de se conformer à la future norme Bâle III relative au renforcement de leurs fonds propres.Une concurrence accrueReste que la concurrence devient rude dans la banque privée. Dans la perspective de Bâle III, nombre de banques ont saisi tout l\'intérêt que représente la gestion de fortune, peu gourmande en capitaux et structurellement excédentaire en liquidité. Qu\'il s\'agisse de Goldman Sachs ou de banques universelles, elles sont de plus en plus nombreuses à marcher sur les plates-bandes des banques privées traditionnelles.  
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