Petrobras à nouveau en piste pour lever 25 milliards de dollars en septembre

C'est « l'une des plus grandes augmentations de capital de l'histoire du capitalisme », assurait encore il y a peu de temps le ministre brésilien des Finances, Guido Mantega. Et ce sera vraisemblablement pour le mois de septembre. Le géant pétrolier Petrobras a en effet confirmé qu'il comptait lever au moins 25 milliards de dollars en vue de sa prochaine recapitalisation. « Nous n'entrevoyons pas de reports supplémentaires à la vente d'actions le mois prochain », a confirmé son président José Garcio Gabrielli, alors que l'opération était initialement prévue pour juin dernier. Cette fois, Petrobras pourrait donc bien passer outre les risques encourus par de mauvaises conditions de marchés. Et surtout celui d'être boudé par les investisseurs. Refroidis par l'exemple désastreux de BP dans le golfe du Mexique, ces derniers n'ont en effet pas épargné le titre. Depuis le début de l'année, il cède plus de 22 %. Reste que Petrobras est également soumis à d'autres contraintes. En retardant davantage cette levée de fonds, le groupe risque de compromettre le programme d'investissements - 224 milliards de dollars sur cinq ans - nécessaire à l'exploitation de gisements découverts en eaux ultraprofondes au large des côtes brésiliennes. Début des négociationsUne exploitation susceptible de tripler les réserves de pétrole du pays. Pour ce faire, Petrobras ne peut emprunter la somme de 58 milliards estimée nécessaire au projet au risque de faire exploser sa dette et de voir sa note une fois encore dégradée par les agences de notation. Son ratio d'endettement a déjà atteint 34 % au cours du dernier trimestre, soit le haut de fourchette de l'objectif toléré par le groupe. L'augmentation de capital est cependant loin d'être finalisée. Le groupe doit tout d'abord émettre des actions au profit de l'État - c'est un préalable afin qu'il reste, avec 40 % des titres et 70 % des droits de vote, actionnaire majoritaire - en échange du transfert de réserves de pétrole d'environ 5 milliards de barils. Les négociations sur la valeur d'un baril doivent débuter cette semaine. « Si le prix ressort au-delà de 6 dollars, les investisseurs risquent d'être déçus, estime la banque UBS qui table sur un prix de 7,5 dollar le baril : « Plus le prix sera élevé plus le groupe devra céder des actions et accroître la dilution du bénéfice par action. » UBS est cependant la seule banque à recommander « la vente » du titre brésilien.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.