Fessenheim : « Il faut cinq ans pour mettre légalement à l'arrêt un réacteur ! », selon le patron de l'ASN

Les sénateurs membres de l\'Office parlementaire d\'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) ont longuement interrogé mardi le patron de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sur le principe et les modalités de l’arrêt d’un réacteur. « Une mise à l\'arrêt d\'un réacteur est-elle (légalement) possible en l’absence de risque relevé par l’ASN?\", s\'est enquis Bruno Sido, sénateur UMP de la Haute-Marne. « Une loi sur la politique énergétique peut permettre de fermer une centrale nucléaire sans motif de sûreté », a répondu André-Claude Lacoste. « L’Etat, actionnaire majoritaire d’EDF, peut lui imposer de fermer une centrale sans motif de sûreté », a-t-il ajouté, provoquant des remous parmi les sénateurs.Confirmation par l\'Elysée de la fermeture de Fessenheim le 31 décembre 2016 au plus tardL’Elysée a en effet confirmé lors du conseil de politique nucléaire qui s’est tenu le 28 septembre les deux engagements du candidat Hollande : la «réduction de la part du nucléaire de 75% à 50% à l’horizon 2025 dans la production d’électricité française. Dans cette optique, les deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim seront arrêtés définitivement au plus tard le 31 décembre 2016. Le Premier ministre confiera à une personnalité qualifiée placée sous l’autorité de la ministre en charge de l’Energie la mission de préparer cette fermeture dans des conditions économiquement, techniquement et socialement responsables », a écrit l’Elysée dans un communiqué le 15 octobre.Le démantèlement de Fesseheim prendra 20 à 25 ansConcernant Fessenheim, Lacoste a précisé que son démantèlement \"peut sans doute prendre 20-25 ans ». \"Ce sont des opérations longues, bien qu\'on les qualifie de démantèlement immédiat\", a-t-il souligné. Le patron de l’ASN, dont le mandat expire en novembre, a en outre estimé à cinq ans le délai entre le moment où EDF va commencer à constituer le dossier de mise à l\'arrêt définitif et de démantèlement et celui où le décret de mise à l\'arrêt pourra être pris. Il faut, selon lui, deux ans pour constituer un dossier de fermeture de réacteur, et trois ans pour aboutir à un décret.Mais il faut cinq ans avant que ce démantèlement puisse commencer\"Ca n\'empêche pas la mise à l\'arrêt, ça n\'empêche pas un certain nombre d\'opérations\", comme le déchargement du cœur du réacteur, \"mais ça empêche l\'opération de démantèlement proprement dite\", a-t-il précisé. Interrogé sur les travaux prescrits par l\'ASN en juillet 2011 sur le réacteur n°1 de la centrale, André-Claude Lacoste a estimé qu\'\"il n\'y a pas de raison de retarder ces travaux, dans la mesure où ils sont faisables, dans la mesure où il sont programmés, dans la mesure où ils sont techniquement tout à fait définis\".Le président de l’ASN, a ajouté que l\'ASN serait sans doute amenée à prendre des décisions \"du même genre\", probablement en janvier 2013, sur le réacteur n°2 de Fessenheim. \"Là aussi nous n\'aurons aucun scrupule à imposer que les travaux soient faits dès que possible\", a-t-il précisé.  
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