Axa affiche une forte hausse de ses profits en 2009 grâce à la remontée des marchés

Avec un résultat net de 3,6 milliards d'euros en 2009 contre 0,9 milliard en 2008, Axa a beau jeu de revendiquer la solidité de son modèle. D'autant plus qu'avec une marge de solvabilité de 171 %, le groupe d'assurances a ramené ce ratio à son niveau d'avant la crise. Cette envolée des profits est liée à l'amélioration des conditions des marchés financiers permettant une meilleure valorisation des actifs et une forte réduction des provisions pour dépréciation.Le président du directoire, Henri de Castries, a cependant souligné qu'il s'agissait d'une année contrastée. Le chiffre d'affaires total de 90,1 milliards d'euros ressort ainsi en baisse de 3 % par rapport à 2008. Le recul de l'activité d'assurance-vie et d'épargne-retraite au Royaume-Uni et aux États-Unis, où la tarification des produits a été revue à la hausse, n'a en effet pas été compensé par la croissance de la collecte en France, en Italie et en Allemagne. Et en gestion d'actifs, les performances décevantes des sociétés du groupe aux États-Unis et l'aversion au risque après la crise financière ont fait décliner la collecte de 25 %.Seule l'activité en assurance dommages croît légèrement de 0,5 %, à 26,1 milliards d'euros. Mais la dégradation de la sinistralité a plombé le résultat opérationnel, qui diminue de 6 % en 2009, à 3,8 milliards d'euros. Les catastrophes naturelles ont pesé sur l'exercice. « Elles ont coûté 200 millions d'euros rien qu'en France », a observé François Pierson, PDG d'Axa en France et responsable de la branche assurance dommages au niveau mondial, ajoutant que ce montant n'entre pas dans le programme de réassurance et reste à la charge de l'assureur. De plus, la sinistralité en automobile (bris de glace en particulier), en habitation comme en risques d'entreprises s'est accrue en 2009. Si bien que le ratio combiné courant, qui rapporte les sinistres et les frais au volume de primes encaissées, est déficitaire : il s'établit à 104 %. Mais grâce aux reprises de provisions des années antérieures (les bonis de liquidation), il redescend à 99 %. « Les bonis sur les exercices antérieurs ont été importants en 2008 comme en 2009, ils le seront moins cette année », avertit Denis Duverne, le directeur financier du groupe. Pour lui, « le résultat technique en dommages est le seul point négatif de l'exercice 2009 ».Axa a d'ailleurs placé le redressement des marges techniques au rang de priorité en 2010. « Nous avons de réelles perspectives d'amélioration en assurance dommages », estime Henri de Castries. L'assureur mise globalement sur l'augmentation de la prime moyenne de 1 % à 5 % en 2010 selon les pays, mais en agissant de façon différenciée grâce à la segmentation de ses portefeuilles de clients particuliers et sur la sélection des risques en assurance d'entreprises.Selon le président d'Axa, « les perspectives sont plutôt favorables en 2010 ». Même en matière réglementaire, Henri de Castries affiche un certain optimisme. « le principe et l'architecture de Solvabilité II nous semblent bons », a-t-il affirmé, rappelant que « la crise a démontré qu'aucun grand assureur en Europe n'avait besoin de capitaux supplémentaires ». Une sorte d'appel au bon sens pour que les nouvelles normes de solvabilité ne pénalisent pas les bons élèves du secteur financier.
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