Daimler plonge fortement dans le rouge

Pourtant réputé dans le monde entier, où il est l'objet de toutes les convoitises, le haut de gamme allemand vit très mal la crise. Logique : il n'a quasi pas bénéficié des généreuses aides gouvernementales, notamment en Allemagne. En outre, le primat donné par les États à la lutte contre le C02, en particulier sous forme de bonus et de malus, ne l'avantage guère. Premier constructeur allemand à publier ses résultats 2009, Daimler a affiché l'an dernier un lourd déficit net, de 2,64 milliards d'euros. C'est certes moins que Renault. Mais tout de même ! La perte d'exploitation atteignait pour sa part 1,51 milliard. Et ce, pour un chiffre d'affaires en chute de 20 %. Les actionnaires ne bénéficieront du coup d'aucun dividende - du jamais-vu depuis quatorze ans. Ce qui a cruellement déçu les marchés, qui en espéraient un. Les analystes jugent que Daimler fait moins bien que ses concurrents.Le consortium de Stuttgart a pâti du recul des ventes de ses célèbres voitures Mercedes (??9,7 % à 1,01 million d'unités en 2009). Doublé en janvier par Audi sur le marché mondial du haut de gamme, Daimler s'y retrouve désormais à la troisième place. Il est notamment beaucoup moins présent qu'Audi en Chine, le marché le plus dynamique en 2009, même si ses livraisons y ont progressé de 65 % l'an dernier. La branche voitures particulières Mercedes (avec Smart et Maybach) a affiché une perte opérationnelle d'un demi-milliard d'euros en 2009.Daimler a également souffert de l'écroulement du marché du poids lourd, dont il est le premier constructeur mondial. Et ce, même s'il a amélioré sa part de marché au sein de l'Union européenne dans les véhicules supérieurs à 6 tonnes (plus de 22 %). Son activité véhicules industriels a carrément plongé avec un déficit de 1 milliard d'euros. Quant aux utilitaires légers, dont Daimler est aussi un grand spécialiste, ils ont également souffert d'un médiocre marché et se sont retrouvés tout juste à l'équilibre.Pour l'année en cours, le groupe table sur une amélioration. Il prévoit une hausse des ventes de voitures particulières, d'utilitaires, de camions, et donc une progression du chiffre d'affaires. Mais celui-ci restera toutefois largement inférieur à celui de 2008, avant la crise, a prévenu la firme allemande. Celle-ci vise quand même un résultat opérationnel positif supérieur à 2,3 milliards d'euros, soit... moins qu'en 2008. L'essentiel devrait être porté au crédit de l'activité automobile de Mercedes (+?1,5 milliard). Le secteur des véhicules industriels devrait revenir à un résultat légèrement positif (+?200 millions escomptés). Des fortes restructurations sont attendues, avec le retour dans le groupe de Wolfgang Bernhard, un spécialiste des réductions de coûts.
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