STX France tente d'étoffer son carnet de commandes

La tension est extrême à Saint-Nazaire. L'armateur MSC va-t-il ou non confirmer sa commande d'un paquebot à STX France, les ex-Chantiers de l'Atlantique, qui traversent leur pire crise depuis 1960 ? Ce contrat de septembre 2008, qui portait au départ sur deux bateaux, est en stand-by depuis que l'armateur italo-suisse a été placé sous moratoire en raison de la chute brutale en 2009 du trafic de conteneurs, qui représente l'essentiel de son activité. Cette commande est cruciale pour maintenir l'activité du chantier français qui n'aura plus que deux bateaux dans ses cales à partir de la semaine prochaine : le « Norwegian Epic », qui doit être livré en juin, et le BPC (bâtiment de projection et de commande), commandé par le gouvernement dans le cadre du plan de relance, mais qui n'assure que 20 % de la capacité du chantier. De fait, les ateliers cessent peu à peu leurs activités et la moitié des 2.300 salariés sera au chômage partiel d'ici au mois de mai.Toute la difficulté est d'arriver à convaincre les banques d'accorder un prêt à MSC avant la sortie du moratoire, ce que Bercy et Matignon tentent de réaliser avec la constitution d'un pool d'une quinzaine de banques françaises et étrangères.7.000 salariés concernésLe sujet, d'autant plus crucial que 7.000 salariés (dont les deux tiers chez les sous-traitants) dépendent de l'activité du chantier, se retrouve au centre de la campagne des élections régionales. Les élus socialistes locaux font pression sur le gouvernement, propriétaire de 33 % du capital de STX France, pour qu'il garantisse le prêt indispensable à MSC pour signer le bon de commande.Si, mercredi, François Fillon a, selon « Le Figaro », obtenu des banques françaises qu'elles accordent un prêt de 300 millions d'euros et Christine Lagarde indiqué que « l'État assurera sa garantie comme assureur de l'activité d'exportation », il reste à obtenir l'aval des banques étrangères. « Nous avons passé la barre de 50 % de chances de réussite », estime le PDG de STX France, Jacques Hardelay, « en septembre nous étions à 0 % ». Le PDG reste confiant aussi sur la capacité du chantier à remporter la commande d'un, voire de quatre BPC - dont deux seraient constuits pr STX - par la Russie face à ses concurrents espagnol et hollandais. La visite du président Medvedev à Paris, le 2 mars, pourrait être l'occasion de concrétiser ce projet.En revanche, alors que GDF Suez a réceptionné hier un méthanier construit par un chantier coréen, les espoirs de STX dans ce domaine où il a longtemps excellé, semblent réduits à néant. « Les chantiers asiatiques assèchent le marché à force de dumping sur les prix contre lequel nous ne pouvons pas rivaliser », déplore Jacques Hardelay.Outre les paquebots, de nombreuses pistes sont explorées pour diversifier l'activité du chantier vers des secteurs à forte valeur ajoutée, comme les navires poseurs d'éoliennes offshore. Fabienne Proux, à Nante
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.